lundi 30 décembre 2019

Tenir or not tenir ?

Des faux bonds, des hommes hésitants, des villes mortes et je me retrouve à déambuler au sauna plus que je ne le souhaiterais. Cela me sera arrivé plus quelques fois cette année.

vendredi 27 décembre 2019

Ca faisait un moment...

... que je le pistais. Il y avait eu ce premier contact qui m'avait laissé ému puis ce date raté.
Il est d'une froideur terrible, comme celle de la pierre sur laquelle il s'élance au petit matin. Mais il peut devenir très chaud comme cette roche que la soleil a caressé toute la journée.
Après que je sois entré, il m'a dit comme mots d'accueil avec un grand sourire, ça faisait longtemps, tu es persévérant ! Et pour cause, depuis juin 2017. J'ai souris aussi. Comme lui dire sans lui faire peur qu'il m'avait touché ?

dimanche 22 décembre 2019

Glanes #42 Viens sur ma montagne

La neige est là depuis un bon moment maintenant. C'est un plaisir. J'en parle chaque année. Je suis comme ces enfants excités dès que le ciel tourne à la neige. Je la voudrais devant ma porte.

mercredi 18 décembre 2019

Les rendez-vous manqués

J'avais abusé et je m'étais donc retrouvé à l'entre-deux-eaux. J'étais moi-même entre deux humeurs. Il y avait du monde. Normal, un vendredi soir. Ça semblait devoir tourner comme la fois du garçon lumineux. Deux très beaux gosses au milieu d'hommes d'âge mur et de daddies. Ils étaient grands et minces, dessinés tous les deux et barbus. L'un avait une chevelure brune bouclée et une toison tout aussi frisée et douce, l'autre des lunettes, une chute de rein terrible. Étaient-ils ensemble ? Rien ne le laissa penser tout le temps que je restai. Ils n'eurent pour l'un et l'autre que des regards passagers ou des caresses furtives quand les mouvements les rapprochaient. Ce qui les intéressaient, c'était les gars plus âgés concentrés sur eux-mêmes.

lundi 9 décembre 2019

Je me suis effondré

L’espace d’un instant, tout semblait me sourire pour passer un moment sympa et décompresser après une journée dense et démarrée très tôt.
J’avais ce coup-ci pu finir à l’heure. J’ignorais cependant celui qui m’avait mis à la rue dix jours plus tôt. On ne se reverrait pas. Il avait prévu de quitter Paris bientôt pour rejoindre une cité du Sud. J’allais assez souvent près de cette ville mais comme il ne semblait pas disposé à me recontacter et que je n’avais pas prévu de faire le premier pas, on en resterait là. Peut-être attendait-il que je le prévienne de mon passage. Peut-être me préviendrait-il de son déménagement. On verrait bien. Ce n’est pas la première fois que je me fais jeter parce que je ne suis pas à l’heure ou pas assez dispo. Soit. Mais j’ai assez de pressions quotidiennes pour ne pas m’en ajouter.

dimanche 8 décembre 2019

J’hésite

Je tourne autour du pot depuis un moment.
C’est la pire des choses que je craignais avec l’âge qui vient.

Souchon était chez Delahousse cette semaine.
As-tu remarqué cette couleur de cheveux du premier ? C’est le même bain que François Hollande ou que Jacques Juillard. Que Laurent Voulzy aussi, qui passait vendredi à Quotidien.
Quant à Delahousse, je trouve qu’il accentue de plus en plus le côté soigneusement ébouriffé.

mercredi 27 novembre 2019

Quelques notes du passé (1)

Des amis récents n’avaient invité à un loto de la cellule locale du Parti communiste français. C’était des pays qui m’avait pris en affection, moi le jeune migrant du Sud dans cette banlieue dont le nom se prononçait encore en nombre à deux chiffres. Je n’étais jamais allé autant au Nord et si loin dans mon approche du Parti.

dimanche 24 novembre 2019

Glanes #41 Trajectoire

Je voulais écrire pendant ces deux jours de repos. J'ai gratté deux lignes du récit d'une de mes dernières sorties. Je ne suis pas allé plus loin.
Mais j'ai surtout lu. J'ai repris un rythme. Je rattrape un peu de temps. J'assèche ma boite à mèl. Je me projette mieux dans les mois à venir. Est-ce que ça va durer ?

mercredi 20 novembre 2019

Illégitime ?

Tambour-Major écrivait il y a quelques jours sur la légitimité. Je recherche ici ce que j'ai pu consigner sur le sujet. Avec légitime et imposteur, je ne trouve rien. Ainsi donc je n'avais rien écrit ? Ou pas prononcé les mots...
Je retrouve le billet. Je l'avais étiqueté "estime de soi", comme tous les billets où je parle plutôt de mon corps, de mes perceptions et représentations à ce sujet et comme ça joue sur ma capacité à prendre ma place dans le monde.

mardi 19 novembre 2019

Nus dans les prés (une autre fois où...)

Une image me revient. Nous étions en vacances entre copains, à la fin de l'adolescence. Cet après-midi là, nous étions partis à trois en rando. Une jolie balade en montagne sous un soleil estival. Nous avions dû remonter un ruisseau. Nous adorions faire ça. Revenir à la source. Ça devient une mode parait-il. Des groupes en combinaison de canyoning remontent les rivières, pataugent dans les gours et achèvent la biodiversité. On appelle ça des "sports nature".
Bref, on avait atteint la source, ou un endroit qui nous empêchait d'aller plus loin. Nous sommes partis à travers bois, puis par les près.

lundi 18 novembre 2019

J’ai abusé

Excuse-moi. J’ai vraiment abusé ce soir. Je n’ai pas géré. Je suis resté presque quatre heures dans cet endroit où je pensais ne pas dépasser trois. On avait fixé une heure de rendez-vous plus tardive afin que tu aies le temps de rentrer du boulot. Moi je pouvais attendre. Tu m’imaginais sans doute au café du coin de la rue. Tu es rentré plus tôt. Sans doute t’es tu dépêché. Tu avais envie.

dimanche 17 novembre 2019

Évasions

Un déplacement qui dérape. Tu te retrouves sur un péage d’autoroute à tendre le bras. Depuis combien je n’avais pas non pas fait ça mais attendu aussi longtemps ? En deux heures, à l’entrée d’une grande ville chef-lieu de département, tu vois passer des milliers de véhicules. Tu imagines des profils à la tête du carrosse et du cocher. Que les voitures sont devenues grosses ! Énormes même. Quel est ce besoin ? Imagine des caisses d’il y a 30 ans avec la technologie d’aujourd’hui ! On ne consommerait pas grand chose. Est-ce que nos culs ont tant grossi qu’il faille autant de place ?

lundi 4 novembre 2019

J’ai testé les bains-douches

 Cela faisait bien longtemps que je n’avais pris un train de nuit. Savais-tu qu’il en reste encore deux ou trois ? Tu dois savoir ça si tu es ravitaillé par les corbeaux. Bref, j’étais passé par une ville du Sud - forcément je n’étais pas à Nantes, qui n’a pas osé demander un train de nuit pour compenser la perte de son ex-futur aéroport - une de ces villes de conquête ancienne, qui ne vit pas forcément mal son éloignement d’une capitale imposée, et je me suis dit, tiens, si je poursuivais en train de nuit ?
J’ai fait ça souvent à une époque où je vivais ailleurs avec un sommeil de plomb. J’arrivais à destination, je passais par les douches de la gare, je me refaisais une beauté et j’étais frais pour enchaîner les réunions. Une expression curieuse, ce sont les réunions qui nous enchaînent.

samedi 19 octobre 2019

Good trip

J'avais une entrée gratuite à l'Impact. Elle me restait de ce soir d'inondation où je m'étais reporté sur le Sun city. En relisant, ces quelques lignes, je me rends bien compte à quel point on oublie les détails. Depuis que j'écris, j'ai un autre regard sur les mémoires des auteurs. Que reste-t-il vraiment quand on n'a pas pris de notes ? Je me souviens de quelques textes d'un proche qui décrivait des temps que nous avions vécus ensemble, que de différences de perception !
J'étais donc revenu à l'Impact.

dimanche 6 octobre 2019

La phrase qui me tua

Une fin d'après-midi d'automne. L'orée d'une de ces grandes forêts comme il en reste à la périphérie de quelques métropoles. Un de ces endroits où les citadins viennent se dégourdir les jambes après un repas de famille en faisant quelques pas qui ne les éloigneront guère du parking. Une époque où on ne plaint pas le carburant, où l'on peut encore conduire un peu éméché.
La lumière est encore vive sur les arbres aux feuilles marcescentes. La petite fille avance d'un pas encore mal assuré sous nos yeux ravis. Cette petite fille qui me fait sortir peu à peu de ma propre enfance. Étais-je l'enfant qui ne voulais pas grandir comme on me le suggéra plus tard ?

jeudi 3 octobre 2019

Il est encore plus grand mort que vivant

"Les Français placent Jacques Chirac au Panthéon des présidents : selon un sondage Ifop/Le journal du dimanche, l'ancien président, mort jeudi [26 septembre], est le chef d’État de la Ve République préféré des personnes interrogées, à égalité avec Charles de Gaulle."

dimanche 22 septembre 2019

Cette fois où tout aurait pu basculer

Mon copain Taylor était passé. On devait avoir 17 ans, 18 peut-être. C’était un coureur. Il enchaînait les conquêtes depuis ses 15 ans. Pour se déniaiser, il était allé voir une prostituée dans le quartier chaud près de la gare. Il nous avait raconté ça lors d’une soirée entre potes. Sans détails, juste pour nous dire comme il voyait les choses. Comme nous étions coincés ou idéalistes ! Il y avait Dilou qui se réservait pour le mariage, Émile qui lorsqu’il se décoinça racontait facilement ses frasques et Jo plus discret et pudique. Moi j’étais l’un des puceaux de la bande, je m’offusquais facilement, par protection.

samedi 21 septembre 2019

Fanny Ardant et moi

Elle était jeudi soir à l’heure bleue. Je n’ai pas sa photo dans ma bibliothèque. Fanny Ardant me parle de l’intérieur. J’aime sa voix. Son rythme. Une sorte d’affectation, naturelle je crois, mais théâtrale peut-être, sans doute. Fanny Ardant n’hésite pas, jamais de ponctuation hésitante sonore. Elle prend juste son temps dans une diction légèrement hachée de pauses légères où le temps suspens à peine son vol. On attend le souffle suivant. Fanny Ardant ou l’art de la respiration.

jeudi 19 septembre 2019

J’ai tout perdu...

Je ne pensais pas en arriver là en si peu de temps. J’imaginais un effort encore considérable et puis pfffouf... J’ai fondu sans rien reprendre d’un week-end pourtant chargé mais j’ai géré, sans même perdre de plaisir.
Et quand je vois cette aisance et cette liberté que ça me procure, quand je vois ce regard ému qu’il avait et quand il m’a dit c’est vrai qu’on pourrait facilement tomber amoureux de toi...
Je venais de lui raconter l’histoire de Hans qui alla trop loin avec moi. Hans le jaloux qui tentait de régenter mes nuits parisiennes.

mercredi 11 septembre 2019

De la mort qui n’est pas une autre naissance

J’ai toujours pensé à la mort. Depuis très longtemps en tout cas. J’ai un vague souvenir de la mamé dans son futur lit de mort. Une image de petite vieille qui m’est revenue bien plus tard, en me rappelant le petit fauteuil rouge * que j’avais toujours vu chez la reine mère et que mon père recouvrit de vert. J’avais quatre quand elle disparut.

mardi 10 septembre 2019

Je reviens

Un long silence. Regarder passer le temps. Lire et ne pas écrire.
Je reprends des lignes arrêtées.
Je trouve cette note du 18 février 2019.

vendredi 16 août 2019

Que reste-t-il...

Quinze jours sans écrire quoi que ce soit. Les vacances. Retour au pays taiseux, ce pays qui me parle tant pourtant. Chacun continue son chemin. Est-ce qu'au moment de l'âge d'or, nos anciens qui nous l'avaient construit étaient aussi en manque d'une époque antérieure ? Je ne le sais dire vraiment, même si je m'en doute. Le temps de la veuve noire s'était arrêté sur la maison, les pierres de chaque mur, les arbres mêmes et la rivière, alors que son cours bougeait un peu chaque année.

mercredi 31 juillet 2019

Pas de questions pour mister R.

J'essaie d'engager la conversation avec mister R., mais ce n'est pas son truc. Il aime le sexe. Point. C'est tout. Je ne suis pas disponible dans les quinze prochains jours. On patientera et on se reverra à la rentrée. J'ai à peine raconté ma rencontre avec mister R. Un de ces moments exceptionnels comme il m'en arrive de temps en temps. Une fusion exceptionnelle. Et, dès la première étreinte, cette certitude immédiate que je pourrai être passif avec lui. Ce qui fut.

lundi 22 juillet 2019

Glanes #40 c'est l'été

J'avoue, depuis l'année dernière, j'ai envie d'un maillot de bain noir rouge. Ça fait des années que je porte des maillots noirs. Même pire, des shorties noirs. Alors que franchement, il n'y a pas à dire - me disait quand même ma vendeuse d'articles de sport - un beau mec dans un slip de bain, c'est quelque chose.

samedi 20 juillet 2019

Un peu comme dans un film d'Almodovar

Je passais une semaine ibérique professionnelle. Je m'étais un peu isolé pour travailler, une appli en arrière-plan. Une fois n'est pas coutume, la climatisation me protégeait de la chaleur extérieure, pas vraiment caniculaire compte tenu de la latitude, mais bien élevée pour moi. Il n'y avait pas foule sur le réseau, mais ce n'était pas très étonnant, en pleine journée, pour une ville de près de 100.000 habitants. Le gars qui me correspondait le plus n'était pas disponible en journée, alors que moi en soirée, je tournais dans les bars. Je me rencardai avec un gars assez fin avec des lunettes, telles qu'en témoignaient les photos de son profil, qui semblait passer du temps dans des salles de gym. Nous eûmes du mal à trouver le créneau. Mais c'était bon, maintenant, je traçais dans les rues, le soleil m'écrasait contre les parois ombragées, traverser un grand carrefour ou une longue place était un défi. J'arrivai toutefois à gérer le trajet avec une certaine célérité - il m'avait déjà un peu vertement reproché d'être en retard - sans arriver dégoulinant de sueur. J'avais le numéro de l'appartement. Il était directement écrit sur la sonnette de la rue. La porte s'ouvrit, je gagnai le premier étage où je trouvai une porte entrebâillée. Je fus un peu surpris. Il était beaucoup plus costaud que les photos ne l'avaient suggéré. Un visage plus poupin, un corps bien développé. Il n'y avait cependant aucune raison de repartir en courant. Des boucles courtes très brunes encadraient son visage souriant, au regard complice. ¿Como estas?

samedi 13 juillet 2019

Le premier pas

Je me demandais ce matin, qui a posé le premier pas sur ma lune.
Je te parle bien de cet endroit où la main de l'homme n'avait jamais mis le pied.
Qui a fait ce premier pas ?
Un pied posé avec délicatesse.
Pio, peut-être?

vendredi 12 juillet 2019

Touche-pipo

« L'être humain faisant pipi via un orifice urinaire, le méat, situé à proximité très immédiate des parties génitales, on comprend aisément que jouer à touche-pipi puisse désigner le fait de se toucher ces parties. Cette expression ne s'utilise pas pour le self-service (ou l'onanisme ) : il faut être au moins deux. » (www.expression.fr)

mercredi 10 juillet 2019

Craquant

Henry Simon
Un joli profil avec des photos de garçon songeur, renseigné avec délicatesse. Pas de texte. Juste des citations.

samedi 6 juillet 2019

Le mystère de mon cul (2)

Bon visiblement ça te plait vraiment quand je raconte des trucs comme ça. J'ai bien vu que tu avais aimé aussi mon regard sur les garçons ibériques. J'en donnerai un autre bientôt, je reviens de la péninsule. Tu as moins apprécié mon Dylan et moi, cet instantané qui m'a vraiment fait vibrer autant qu'une émotion masculine.
Allez, je reviens au sauna.
Il s'approche de moi. Il n'est pas très grand, très sec, cheveux noirs coupés pas trop courts, la barbe. Au contact de sa peau, je sens très vite, qu'il n'est pas si jeune, de la maturité dans ses muscles fins. Je suis déjà nu, bandé, ma serviette est restée sur la banquette, j'enlève la sienne, une belle queue épaisse légèrement relevée vers le zénith. C'est fort et tendre, parsemé de baisers légers, de caresses sensibles. Comme il plus petit que moi, son sexe passe entre mes cuisses, il va et vient contre mon périnée. Je sens les mains d'un autre gars qui nous a rejoint. L'intensité finit par me dépasser, je jouis sur son côté, je crois que lui aussi. Nous nous étreignons. J'ai trop chaud. Je lui dis que je dois sortir, je vois son beau sourire dans le pénombre.

samedi 29 juin 2019

Le mystère de mon cul (1)

Avec un titre pareil, je vais faire un score d'enfer, non ? J'aurais pu choisi aussi "il est grand le mystère de ...". Avec la tonalité.
J'ai déjà parlé de cela une fois, mais je ne retrouve pas le billet. J'ai toujours été impressionné par Quentin Mallet qui savait - à l'imparfait car il a pris sa retraite - faire facilement référence à un billet ancien. Moi, j'arrive à me souvenir que j'ai parlé de quelque chose, mais pas toujours à retrouver le post. Il devait avoir un truc le beau Quentin, un procédé, une indexation peut être, à la hauteur de son savoir naturaliste sur les hommes, naturaliste au sens d’Émile Zola.
Mais je voulais te parler d'autre chose...
Cette après-midi de la semaine dernière que j'ai finie à la Arthur Montignac.

jeudi 20 juin 2019

Chicos ibéricos

Sa stature, ses cheveux, sa chemise. C’est cela qui m’a attiré au premier abord. Et sa voix grave ibérique. Il disait « lo mas possible.... ». Je me suis reculé, j’ai vérifié que le son de mon téléphone était coupé, puis j’ai pris la photo. Je l’aurais cru mais de près, le motif de la chemise n’était pas floral. Il parlait avec son collègue ou ami avec une totale indifférence vis-à-vis de la pression humaine sur le quai du RER.

mercredi 19 juin 2019

C’était bien parti !

C’était bien parti. Pour une fois la loi de l’offre et de la demande fonctionnait à plein tube. Une promesse de rencontre avec Yann, un sympathique papa quadragénaire, était en passe de se concrétiser même si ma disponibilité était tardive car j’avais un dîner. Chris, un quinqua affûté rencontre quelques mois plutôt, avait posé aussi une option. En attendant, je devais assister à ce dîner où j’étais arrivé en retard. Je m’étais retrouvé mal placé eu égard aux affaires que j’avais à traiter mais les collègues étaient sympathiques et ma position en bout de table contre le mur était très pratique pour consulter régulièrement mes messages. Elle me sauva la mise. Yann n’arrêtait pas de m’envoyer des sms qui cherchaient à cerner notre rencontre. Jusqu’au moment où, contre toute attente, il m’envoya une photo de sa queue.

mardi 18 juin 2019

La première mort de Dylan

Je tourne la clé de contact - oui, je n'ai pas encore une targette de démarrage. Je n'ai pas écouté la radio de la journée. Je presse le bouton. France info me parle, mais c'est 20:01, je vais pourvoir écouter le journal d'Inter. J'effleure l'écran tactile. Étonnement, j'entends Just like a woman. J'écoute le son pur. Je descends la rue tranquillement. Une estafette me klaxonne car je ne me suis pas serré assez. Dylan chante toujours. C'est bizarre, je m'attendais à ce que la voix du journaliste prenne le dessus. Et soudain je comprends. La musique classique à la radio égale deuil national. Mais là c'est Dylan. Les larmes aux yeux me montent. C'est une évidence. Dylan est mort. Un film défile sur mon pare-brise. Il y a des bribes d'enfance et bien sûr Joan Baez. Ils n'ont rien trouvé de mieux que de passer Just like a woman en entier. She takes just like a woman, yes, she does. She makes love just like a woman, yes, she does. And she aches just like a woman. But she breaks just like a little girl. Je ne sais pas si j'aurais choisi ce morceau mais je trouve le symbole pas mal. L'ambiance pèse dans la voiture. Je me sens seul avec moi-même. dans la rue les gens marchent comme si de rien n'était, seulement écrasé par les prémisses de la canicule.

lundi 17 juin 2019

Ma journée philo

Damned ! Rien écrit depuis le 1er juin... Et pourtant, tout ce que je voulais te dire. Tout ce qui m'est arrivé. Mais juin est sans doute le mois le plus terrible de l'année, en matière de pressions diverses.
Parmi les choses qui m'ont secoué ces dernières semaines, il eut cette soirée au Steamer de Nantes, mais je t'en parlerai plus tard, et la disparition de Michel Serres. J'ai toujours eu du mal à penser qu'il était philosophe. J'en ai trop bavé en terminale avec ces prises de tête conceptuelles mémorables, tout ce Kant dira-t-on existentiel, et ce temps passé à tirer Descartes. Et plus tard, les délires télévisuels BHL et Michel Onfray. Tout ça pour ça ?

samedi 1 juin 2019

Planifier ses plans ?

Ça fait quinze jours que je suis à fond pour répondre à un appel d'offre. Je travaille comme un malade. Certains de mes collègues m'ont complètement plombé avec quelques égarements inutiles. La conséquence ne se fait pas attendre, je vais devoir aussi rattraper le retard pendant le week-end. Les joies du chef de projet. Je me retrouve le dimanche soir en tête à tête avec une plateforme de téléchargement. Clics sur clics. Copier-coller en chaine. J'ai ouvert une autre plateforme en parallèle sur mon téléphone. Évidemment, il doit y avoir un grand frère quelque part pour faire le lien. Je pense que je suis grillé pour devenir un homme public. Avec toutes ces traces, que j'ai laissées sur le net, imagine la réputation qu'on me ferait. Mais je n'ai pas d'ambition autre que celle d'oublier ce temps qui passe avec un garçon sympathique. J'espère avoir fini avant minuit. Mais c'est incroyable comment dans une ville de plusieurs centaines de millier d'habitants, il est si difficile de trouver l'âme sœur. Je crois l'avoir identifiée cependant.

dimanche 26 mai 2019

Glanes #39 gaffe aux queues

Je parlais des cerises dans mon dernier billet. J'ai oublié de mentionner deux choses essentielles, mais évidentes quand on a la culture de la cerise dans le sang. La cerise se mange la plus fraiche possible, et donc de préférence dans l'arbre. Mais tous le monde n'a pas un cerisier à disposition. Dans ce cas, il faut absolument cueillir la cerise avec la queue, sans laquelle elle ne se conserve pas et perd très vite sa tenue et ses qualités gustatives. On ne tire donc pas sur la baie pour cueillir mais sur la queue, tout simplement. Ensuite quand on mangera plus tard la cerise, l'on mettra les queues à sécher pour en faire des tisanes particulièrement diurétiques, excellentes pour l'élimination rénale. La queue pourra ensuite partir au compost.

samedi 25 mai 2019

Le temps des cerises

J'avais oublié le temps des cerises. Enfin pas tout à fait, je vois bien chaque année les baies rouges sur les étals. Certains en portent au bureau. Je n'en achète jamais.
Je pourrais te décrire le cerisier de mon enfance. Je crois même que si je me branchais sur une imprimante 3D, il renaîtrait assez finalement. Il me suffirait futilement d'y accrocher les pendants d'oreille.

samedi 18 mai 2019

Glanes #38 contexte

Je rentrais de loin, comme souvent. A nouveau seul dans la voiture j'ai allumer Inter. L'heure bleue était déjà bien avancée. L'invité était en train de dire "j'avais envie de filmer des queues". J'aurais pu arrêter là, broder sur ces quelques lignes.

dimanche 12 mai 2019

Ils étaient deux amis, et Fanette...

Je viens de finir Nymphéas noirs de Michel Bussi. Je le classe dans mon top 3 des meilleurs scénarios de polars avec Le tableau du maître flamand d'Arturo Perez-Reverte et Ne le dis à Personne de Harlan Coben. Je ne dis pas que c'est le meilleur polar de tous les temps. Mais c'est extrêmement bien construit, documenté et pour ne rien gâcher bien écrit. Comme c'est l'auteur français le plus lu en ce moment, rien à voir avec ceux qui le talonnent, Guillaume Musso et Marc Lévy aux scénarios* à la mords-moi-le-nœud, ceux du premier couverts de failles, et pour le second adorablement naïfs.

samedi 11 mai 2019

Les calages les plus courts sont souvent les meilleurs

dessin de Hirano Gô
J’avais rendez-vous avec Alicio. Il devait me prévenir. Mais lui c’est vraiment un poème. On s’est tourné autour un moment avant de convenir d’une rencontre. Mais de là à concrétiser... bref, cela fait plusieurs fois que les planètes sont alignées, sans qu’il ne se passe rien. Je le vois se connecter mais aucun message de confirmation n’arrive. Je n’essaie plus de relancer.
Un petit incident avait commencé d’émailler ma soirée. En fermant les volets du studio, de vieilles persiennes bleues, je me suis ouvert le gras du côté de main droite. J’ai cru que ça aller à nouveau pisser le sang. Au même instant, Luc’ien se connectait et j’ai imaginé faire appel à lui comme cette fois où il était arrivé avec une boîte de pansements pour soigner mon front. Mais en fait, il n’apparaissait pas dans mon périmètre alors qu’il habite à deux pas. Il devait être là où je sais qu’il passe ses week-ends avec son compagnon. En attendant, l’alternative de filer au sauna venait de disparaître dans un grand pincement.

mercredi 1 mai 2019

Glanes #37 débat et déo

Après la manu-conférence, je n'ai pas regretté d'avoir séché le grand débat. Tout ça pour ça. J'étais quand même allé à un débat local. Deux heures. Une série de monologues. Les participants lisaient leur texte à tour de rôle. Il n'y avait pas d'échange. Juste un cahier de doléance vivant dans une salle des fêtes. Ça ne transpirait pas le vivre ensemble. Je suis parti avant la fin. Si j'avais été plus cohérent avec moi-même, je me serais levé pour dire que ce n'était pas un débat. Ou crier "et un raton-laveur !". J'avais préféré m'éclipser lâchement.

mercredi 24 avril 2019

Le garçon dur... (9) dernière ?

Les vacances. le retour périodique de Mateo. Un message de sa part. Je sens tout de suite qu'il est tendu. Ça va partir en vrille. Je ne vais rien faire contre ça. Voilà ce que l'on s'est dit, en brut d'écriture.
- Je reviens de Loin et je viens voir un peu mes parents. Et voilà. Et toi ? Tjr marié ? Lol

jeudi 18 avril 2019

Tu as pensé aux moineaux ?

Je rentrais. Je m'étais assoupi à l'arrière de la voiture. Je me suis réveillé. J'ai allumé le téléphone et ouvert l'appli de l'Obs. La nouvelle était irréelle. Notre-Dame de Paris brûlait. Je restai incrédule, sans émotion. Une chose impossible. Quinze jours auparavant, je traversais le parvis. La flèche était noyée dans le brouillard. Elle allait s'effondrer.

mercredi 10 avril 2019

Tu tires un poil et toute la bobine se déroule

Je pensais à la Veuve noire ce matin, quand soudain m'est apparue sa fille, ma mère. D'autres images me reviennent ce soir quand j'écris. Des temps plus anciens, le retour aux vacances après un an d'absence. Les questions de ma mère sur le pays, les gens, ce moment où les noms des disparus sont donnés. Il y avait toujours un peu d'émotion qui ne prenait pas le pas sur le plaisir d'être revenue. Et puis les morts importantes, on les avaient sues par courrier. On ne se téléphonait pas encore. Mon père, cet apôtre inconditionnel du progrès refusait l'appareil. Je revois les lieux tels qu'ils étaient alors, la robe grise de ma grand-mère, l'imprimé fleurie de ma mère. Mais ce n'est pas cela qui a surgi ce matin.

mardi 9 avril 2019

Préparatifs

On préparait un séjour. J'ai trouvé ça terriblement ouvert qu'il ait suggéré que je puisse dormir dans la chambre à côté de la sienne.

lundi 8 avril 2019

Dis...

Je pensais à une personne en voyage. A des écrits inachevés. Au temps qui passe. A ce que l'on rattrape, à ce qui nous rattrape. Sa voix cristalline m'a envahi. Comme cette fois où elle était dans la salle. Comme toutes ces autres fois où je l'ai écouté. Je n'ai pas eu besoin de lancer la musique.

dimanche 7 avril 2019

Le garçon dur qui fondait dans la bouche...

Pas de nouvelles de Mateo depuis un moment. Aux dernières vacances, on n'a pas pu se voir. On a parlé un peu seulement. Il m'a envoyé une image de dédicace.

samedi 6 avril 2019

10 autres choses qui auraient dû...

Je lis le dossier de l'Obs. Ni fille, ni garçon. Il me trouble un peu. Il éveille des choses, quelques souvenirs complémentaires à cette évocation.

mardi 26 mars 2019

L'enfant caché

Je voulais minuter mon trajet pour éviter toute surprise. Habituellement, depuis l’hôtel des mauvais garçons, j’allais prendre le RER à Châtelet-les-Halles. Une intuition de mon gps embarqué sous le crâne. L’appli de la RATP m’invitait à gagner plutôt la station de Saint-Michel-Notre-Dame. Soit. Le parcours est assez agréable : descendre un peu la rue de Rivoli, passer devant l’hôtel de Ville, traverser une première fois la Seine avec vue sur le palais de la Cité, faire un clin d’œil à Notre-Dame, pour enfin rejoindre la rive gauche.

dimanche 24 mars 2019

10 choses qui auraient dû m’alerter

1. Mon école maternelle était mixte. Je ne jouais quasiment qu’avec des filles.

2. Je fus ensuite dans une école élémentaire de garçons. Quand j’ai commencé à me déplacer seul dans notre quartier je changeais de trottoir quand une fille que je ne connaissais pas apparaissait en ligne de mire.