Quinze jours sans écrire quoi que ce soit. Les vacances. Retour au pays taiseux, ce pays qui me parle tant pourtant. Chacun continue son chemin. Est-ce qu'au moment de l'âge d'or, nos anciens qui nous l'avaient construit étaient aussi en manque d'une époque antérieure ? Je ne le sais dire vraiment, même si je m'en doute. Le temps de la veuve noire s'était arrêté sur la maison, les pierres de chaque mur, les arbres mêmes et la rivière, alors que son cours bougeait un peu chaque année.
Ces derniers jours, j'ai trouvé que tout cela ne ressemblait plus à rien. Je crois que le bien peut partir désormais. Je sais maintenant pourquoi elle tenait tant à le transmettre, cet atavisme que je lis dans toutes ces lignes généalogiques que j'ouvre dans la nuit. Nous ne vivrons plus de ce bien. Un jour peut-être à nouveau, d'autres que nous. La logique des lieux est brisée. Ceux qui les gouvernent sont dépassés par un monde fou et incohérent. Ils ont perdu la foi dans cette terre. Pourtant il y a près de 40.000 ans pas loin d'ici, des hommes et des femmes si proches de nous, s'émerveillaient de ce que nous avons en si peu de temps consciencieusement massacré. Je n'en peux plus de lire ces traces que plus grand monde ne voit. La sidération de cette dualité à vouloir vendre et à déduire un même environnement ne me quitte pas.
Je rentre. Je retrouverai la même chose chez moi mais ce n'est pas la terre que mes ancêtres ont façonnée. C'est plus facile à vivre. Je ne suis pas juge et partie.
Je rentre avec un nouveau morceau de l'âge d'or, sauvé des flammes. Une futilité encore. Certains purifient leurs souvenirs par le feu, d'autres collectionnent les objets et les recasent dans leur quotidien.
Que reste-t-il de nos amours ? chantonnait l'homme en revenant du cimetière.
il suffit parfois qu'un arbre meurt faute de radicelles = victimes d'appétit taupesque = pour qu'on découvre en ôtant l'écorce un réseau digne des géoglyphes de Nazca . gardez votre esprit d'émerveillement et vous verrez où cela vous emmènera et nous y arriverons aussi grâce à vous
RépondreSupprimerMais quand l’arbre est mort et bien mort, il est trop et mon enfance est si loin...
Supprimerl'enfance se tapit dans un coin du cerveau et resurgit quand on l'attend le moins mais surtout quand on garde l'esprit en éveil et qu'on ne rougit pas de s'émerveiller encore ou de sentir le corps frissonner et l'émotion vous étreindre sans raison: passion et raison , Racine écrivit des pages superbes !
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