jeudi 29 novembre 2018

Toi aussi tu surbookes les plans ?

La première fois que j'ai connu découvert le surbooking, c'était à l'hôtel. je n'ai pas compris de quoi il s'agissait en fait mais toujours est-il que le petit hôtel classique que j'avais réservé s'est transformé en auberge ambiance XIXe rustique campagnard avec des lits et armoires comme il y en avait chez la Veuve noire. J'avais rendez-vous avec tu-te-reconnaitras-si-tu-me-lis-encore-mais-je-ne-crois-pas-que-ce-soit-le-cas. Nous étions partis sous la pluie pour quelques centaines de mètres vers l'hôtel de remplacement qu'on nous avait fourni. J'ai le souvenir d'une belle nuit et d'un petit-déjeuner au lit. La deuxième, c'était avec une compagnie aérienne. On nous avait transporté en taxi vers l'aéroport le plus proche pour récupérer un autre vol vers Paris. Évidemment, je ratai toutes les réunions du matin. Une compagne d'infortune, hôtelière de son état, m'avait expliqué la pratique du surbooking, efficace pour augmenter les taux de remplissage et qui laisse rarement sur la paille. On trouve toujours de bonnes excuses, sans avouer la chose, et on laisse penser au client qu'on se démène pour lui trouver des solutions. Passé le premier désagrément, on est la plus part du temps ravi d'autant d'énergie déployée à nous satisfaire. du moins tant qu'on ne connait pas la pratique.

mardi 27 novembre 2018

La première fois que j’ai senti d’aussi près le corps d’un homme...

...dans le métro.
Je me suis souvenu de ce que racontait un collègue de bord il y a bien longtemps . Un petit gars tout fin, un titi parisien gouailleur qui nous disait comme il affriolait les bourgeoises dans le métro, sans rien faire en particulier. Il sentait leurs mains passer l’air de rien sur son torse ou sur ses fesses, s’excusant à peine de leur soi-disant maladresse. Souvent un sourire suffisait. Lui ça le faisait rire et sans doute fantasmer un peu.

dimanche 25 novembre 2018

Sortir du brouillard

J’ai expliqué pourquoi j’avais pris cette décision Pendant mes explications j’ai vu son regard. Il était étonné. Elle m’a demandé : qu’est-ce que tu as comme formation ? Ça m’a désarçonné. Comment lui expliquer. Mon raisonnement n’avait rien à voir avec ma formation. J’ai commencé néanmoins à lui répondre et j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de lien. Je lui ai alors demandé alors pourquoi elle me posait cette question.
J’ai commencé ce billet il y a quelques semaines. C’est le trou noir. Je me souviens très bien de ce moment sur un plan émotionnel. Mais pour le moment, j’ai oublié totalement le contexte : quelle décision, avec qui je parlais. Cela peut paraître inquiétant mais on ne peut pas se souvenir de tout*. Et ce sont bien les émotions qui laissent des traces. Le sujet a d’autant moins d’importance que je ne vais pas donner les détails ici.

jeudi 22 novembre 2018

Ma première soirée cagoule

J’étais arrivé à Paris en tout début de soirée, dans un quartier inhabituel où je n’avais pas dormi depuis cette époque où je retrouvais Pio dès que possible. L’appartement était agréable mais j’avais vraiment galéré pour le trouver. J’avais dû procéder par déduction l’étage et la porte. Il n’y avait pas d’indication au rez-de-chaussée, pas de nom ou de numéro sur les portes. Mon logeur n’était pas joignable. Je me précipitai dans les toilettes car ma vessie n’en pouvait plus. C’est un peu le problème quand tu es obligé de boire plus d’eau que ton organisme n’en réclame officiellement.
Je n’avais pas le cœur à me remettre à travailler. Pas de rencontre en vue non plus. Je gagnai la Mosquée de Paris pour prendre un bus qui me conduirait quelque lieu amical. J’hésitai sur la destination finale. Mais on était lundi, l’Entre-deux-eaux allait être désert. Je choisis l’Impact. Bien m’en a pris !

dimanche 18 novembre 2018

La vie en jaune

Je devais traverser une partie de ma belle campagne. Cent cinquante kilomètres d'autoroutes et de route dites à grande circulation. Il n'y avait pas un rat mort. C'était samedi certes mais "les gens" avaient pris peur. A l'entrée de l'autoroute, personne. Plusieurs fois des croisé des gilets jaunes échoués sur le terre-plein central. Informes. Retenus par les pieds de la barrière de sécurité, sinon le vent les auraient emportés bien plus loin. J'ai roulé un peu trop vite.  J'avais peur d'être en retard en cas de barrage en dur. Ma conscience écologique m'a un peu tiraillé mais je roulais pour une bonne cause. Sinon, tu comprends bien que je ne serais pas parti un jour pareil. A la sortie de l'autoroute, une haie d'honneur pour me guider vers le seul portique ouvert, barrière dressé. Waze m'avait annoncé "péage gratuit". Un véhicule de gendarmes surveillait la bonne tenue des opérations. Des femmes et des hommes debout le long des cônes de Lübeck, d'autres assis sur le péage. Des sourires. J'ai répondu à leur salut. Un peu plus loin, à un grand carrefour, un vrai barrage filtrant. En vrai, c'était surtout les locaux qui s'arrêtaient discuter avec leurs potes manifestants. Ça devenait long mais un véhicule de pompier sirène hurlante nous a débloqué. A la sortie de l'agglomération, j'ai pris un stoppeur. J'ai reconnu tout de suite un décroissant. Non pas aux cheveux longs, mais à l'odeur. Moi aussi je suis partant pour stopper la croissance, mais je vais avoir du mal s'il faut réduire le nombre de douches. Il était en colère. C'était un peu confus. Il en avait après Macron et aussi les Gilets jaunes. Pourquoi étaient-ils réellement sur la route ? Là, maintenant. Il était troublé aussi. Moi qui n'avait pas de gilet jaune sur le tableau de bord en signe de solidarité, je m'étais arrêté pour le prendre en stop. Aucun des solidaires ne s'était arrêté. C'est parti sur la politique, nos choix et non-choix. Notre part de liberté, de quoi était-on prisonnier. Par exemple, dans quelle mesure l'est-on des choix des gouvernements des années 60-70 avalisés par nos parents (le tout-voiture-individuelle et le modèle de développement associé) ou libres encore de tout envoyer péter individuellement sans passer par reconstruire collectivement un truc cohérent ? Je restais assez prudent, je le trouvais un peu inflammable et en vingt kilomètres, on n'a pas le temps de faire thèse-antithèse-synthèse, tu sais le modèle français en trois points, à la fin de l'envoi je touche. Et puis il revenait sur le fait que je me sois arrêté. Il n'osait pas dire, que j'étais peut-être trop lisse, modéré, bien propre sur moi. Marrant. Je ne lui ai pas dit que si j'avais gardé les chevaux aussi épais que lui, ils seraient aussi longs que les siens. A la fin ça a viré complotiste, ceux qui dominent le monde, les industriels et financiers, voudraient réduire la taille de la population planétaire 500.000 millions d'individus. Pas plus. Il était étonné que je ne sache pas de quoi il parlait. J'ai réalisé plus tard.
Nouveau barrage. Ceux-ci, ils voulaient que j'exprime ma solidarité en posant mon gilet jaune sur le tableau de bord. Je ne savais pas où il était. Ils ont fini par me le trouver, dégoulinant de la poche-viche-poche à l'arrière du siège passager. Je l'ai fait. Je n'étais pas très solidaire, plutôt compatissant. Mon point de vue est que la hausse du prix des carburants fossiles est inéluctable. Les Verts la préconisent depuis très longtemps d'ailleurs. Déjà Dominique Voynet dans la gauche plurielle de Jospin. Mais tout ça se prépare et les gouvernants s'y prennent comme des manches. Quant aux individus et la liberté de rouler... Pour une fois j'étais d'accord avec Chevènement, le matin même sur Inter. Ne pas confondre individus et citoyens.
Ils ont été sympas mes Gilets jaunes, ils m'ont conseillé comment éviter les barrages suivants. Je savais le faire, mais c'était vraiment cool de leur part. Devant, un individu automobiliste s'est impatienté et a démarré trop vite, déstabilisant une moto citoyenne qui s'était arrêtée trop près. J'ai lâché mon individu décroissant, se confondant en remerciements bouleversés, un peu plus loin.
Quelques décamètres plus tard, j'ai chargé un randonneur à gros sacs qui rentrait d'un périple touristique. Il avait voulu voir Vesoul tout seul. Il avait aimé, le paysage prodigieux depuis les anciens remparts l'avait subjugué. Nous vivons dans un pays magnifique.  On a parlé de ça. Il n'y avait plus de Gilets jaunes.
J'ai fait mon job dans un cénacle de (dé)croissants verts. Le véganisme rodait dans les travées. Ça va être difficile de trouver un modèle partagé.
Au retour, la voie était libre. J'ai fait un arrêt sur l'aire où j'espère toujours revoir Patric. On m'a suivi dans la grande boucle. J'ai stationné un moment mais je ne suis pas sorti. J'ai repris l'autoroute. Au péage, dans la nuit, soudain les derniers Gilets jaunes sont apparus et m'ont fait signe. L'un deux avait une pile de tickets dans la main. La barrière était ouverte. Il récupérait les tickets en fait, on pouvait passer sans payer. Apparemment Vinci soutenait la manifestation. Je n'ai pas tout compris. Mais je n'avais pas de carton gris, je voyage en télépéage. Il était tard, j'allais avaler un bol de soupe avant de m’effondrer pour une nuit sans rêve.

jeudi 15 novembre 2018

Le mâle alpha

http://www.rajelouness.com/contrapposto-posture-du-corps-male-dominant/
Il y a eu ces signes que j'attendais et qui ne vinrent. Il y a eu Charlie une nuit d'étreintes magnifiques. J'ai peur de me brûler une fois encore. J'ai peur de le brûler aussi. Je m'abstiens. Je préfère retourner au sauna, croiser des garçons sans lendemain.