jeudi 15 novembre 2018

Le mâle alpha

http://www.rajelouness.com/contrapposto-posture-du-corps-male-dominant/
Il y a eu ces signes que j'attendais et qui ne vinrent. Il y a eu Charlie une nuit d'étreintes magnifiques. J'ai peur de me brûler une fois encore. J'ai peur de le brûler aussi. Je m'abstiens. Je préfère retourner au sauna, croiser des garçons sans lendemain.
Le lundi soir n'est pas le meilleur moment pour fréquenter ce lieu ou je passe de manière épisodique. Il est relativement agréable mais je n'y ai jamais vu grand monde par rapport à celui où je vais habituellement. Il est plus près cependant de mon hébergement et j'ai envie de voir les travaux réalisés par les nouveaux propriétaires. Rien de bien significatif en fait. J'y croiserai cinq à six personnes. Dont ce jeune métis plutôt costaud dont le regard charmant ne me quitte pas chaque fois que je passe. On en restera là. Des yeux dans les yeux pendant qu'il échange une branlée dans le jacousi avec un autre gars. A peine suis-je arrivé dans le labyrinthe qu'on m'interpelle des doigts, puis des mains. Une bouche câline glisse sur mon cou. Mon sexe est saisi, masturbé. Il veut déjà me sucer, je résiste, il veut que je le prenne. Je viens d'arriver. Quand même ! Je remonte à l'étage. Il y a toujours ce mâle alpha adossé au mur d'un couloir. Il va changer de position plusieurs fois dans la soirée. Là debout. En face, assis à l'entrée d'une cabine. Puis affalé devant la télé dans la salle-lit, enfin je crois que c'était lui, dans le couloir il avait toujours la tête baissée. Il attend. Il est magnifique. Brun, la peau ambrée, un visage qui trace ses origines méditerranéenne, une moustache fine, un corps sculpté dont on ne peut rater les tablettes de chocolat. Oui, le mâle alpha avec lequel tu as tout de suite envie de faire des bébés. Je vais manger. Un croque. Les trois sièges du bar sont pris. Je prends une bière. J’attends. Le jeune métis repars. Je prends sa place. Il aurait peut-être voulu que je le suive. Un garçon obèse est étalé sur les coussins. Un habitué, le patron connaît son prénom. J’imagine comme ce doit être dur à vivre. À ce niveau là c’est forcément maladif. Je repars en ratant la marche. Rires. Il n’y a personne dans le hammam. Je visite. Ils ont augmenté l’intensité de la lumière dans la darkroom hyper chaude. Je finis par distinguer quelque chose. Quelque rien plutôt. Je repars encore. Le mâle alpha est toujours là. Je descends et m’assoie dans le labyrinthe, sur la banquette en dur. Un bruit de pas. Il s’arrête devant moi. C’est lui. Je caresse son ventre de béton armé. Sa queue est raide sous mes yeux dans la pénombre. Je comprends bien ce qu’il attend. Je la touche. Je pose mes lèvres sur la hampe. Je la baise délicatement. Je remonte sans atteindre le gland. J’en ai envie. Il ne mouille pas. Je suis à deux doigts. Je m’abandonnerais bien. Il est descendu pour moi. Je suis son choisi. Enfin, pour une bonne suce. J’ai envie de le sentir plus près. Je me lève doucement sans lâcher sa queue. Ma bouche s’approche de son cou. Je veux juste déposer un baiser là, en sentant son torse contre le mien.  Je ne pense pas à l’embrasser. Je sens très bien qu’il n’attend pas ça. Je suis une bouche pour sa queue. Et là...  : Je n’embrasse pas. Assez sèchement. Moi : je ne suce pas sans capote. On peut faire comme ça ? Lui : non. Moi : dommage. Il s’en va. Il attendra toute la soirée. Il ne jutera pas. Ou tout seul. C’est dur d’être un mâle alpha.
Des va-et-vient encore. Le garçon obèse me piste. Il s’est assis près de moi dans le noir. On se touche. Sa peau est douce. Je suis curieux de sentir sa bite. Est-elle grosse aussi ? Mais quelle idée de venir avec une croûte sur le gland ? Elle est modeste. Il mouille beaucoup. Il veut me sucer. Obsession de la soirée. On se branle un peu. Je l’aurais bien fait jouir mais il ne vient pas. Instant câlin. Tête sur épaule.
Je remonte, le mâle alpha attend toujours une bouche qui ne viendra pas.
Regards avec le jeune métis. Je redescends. On me cherche encore. Un mec râblé à la grosse bite qui ne décalotte pas du tout. Bah, qu’ont fait ses parents putain !
C’est lui qui me fait venir. Un autre nous accompagne.
Je remonte. Je croise une dernier fois le mâle alpha.
Le jeune métis est en train de se rhabiller.
Tchao.


7 commentaires:

  1. Sauna, je comprends quelle est ma chance d'y être allergique !

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    1. Joseph, il faut y aller avec du recul et un regard anthropologique ^^

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  2. Moments un peu triste et frustrant qui ne donnent pas envie d'aller dans un sauna.Au moins celui là,car je pense qu'il doit s'y passer de belles choses,parfois ou souvent!?
    Pierre

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    1. Pierre, il reste toujours le délassement que procure le lieu et ce côté évasion du quotidien...

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    2. Il y a aussi cette idée de ce que tu aurais pu faire et que tu n’as pas fait, apprendre à sublimer, se contenter de peu et de rien... un simple regard peu suffire.

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  3. Oui,sans doute...
    Pierre

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  4. anthropologique : mais c'est moi qui serais l'objet de curiosité , l'observé pas l'observateur!

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