Good trip

J'avais une entrée gratuite à l'Impact. Elle me restait de ce soir d'inondation où je m'étais reporté sur le Sun city. En relisant, ces quelques lignes, je me rends bien compte à quel point on oublie les détails. Depuis que j'écris, j'ai un autre regard sur les mémoires des auteurs. Que reste-t-il vraiment quand on n'a pas pris de notes ? Je me souviens de quelques textes d'un proche qui décrivait des temps que nous avions vécus ensemble, que de différences de perception !
J'étais donc revenu à l'Impact.
De ce soir-là, je n'ai de souvenir que de ce garçon longiligne, fin mais pas très musclé, qui suivait les ébats avec une forme de réserve. Il n'osait s'impliquer et personne ne le cherchait. Il y avait sur son visage une expression assez étrangère que j'allais comprendre plus tard.
Je tournais depuis un moment, participais à quelques attouchements mais finalement c'est lui, ou plutôt sa part de mystère, qui m'attirait le plus.
On s'est capté dans un angle dans un échange vertical, un corps à corps très doux, une branle mutuelle, les humeurs qui s'épanchent sur nos côtés, une dernière étreinte et un baiser. Il a parlé enfin, it was a good trip.
Nous sommes partir en même temps, je le revois encore enfilant son jean et son blouson de cuir, un sourire tendre pour se saluer. Mon envie de lui proposer un verre, de finir autrement, peut-être dormir ensemble mais ne pas le faire et repartir vers seuls chacun dans sa direction. Moi vers cet hôtel aux mauvais garçons où j'avais un lit une place. Lui, je ne saurai jamais où.