lundi 18 novembre 2019

J’ai abusé

Excuse-moi. J’ai vraiment abusé ce soir. Je n’ai pas géré. Je suis resté presque quatre heures dans cet endroit où je pensais ne pas dépasser trois. On avait fixé une heure de rendez-vous plus tardive afin que tu aies le temps de rentrer du boulot. Moi je pouvais attendre. Tu m’imaginais sans doute au café du coin de la rue. Tu es rentré plus tôt. Sans doute t’es tu dépêché. Tu avais envie.
Tu m’as envoyé un sms. Je ne l’ai pas entendu arriver.Je discutais avec les uns et les autres. La densité de connaissances était trop forte. Une flûte de champagne à la main. Trop de choses à dire, trop de retrouvailles. Parmi eux, des gens que sans doute je ne verrai quasiment où jamais plus, ceux qui ont déjà basulé dans l'après d'avant l'au-delà. Ultime moment du temps qui passe. Mon téléphone sonnait. Ce n’était pas toi, mais je de toute façon je n’ai pris aucun appel. Enfin j’ai répondu ton message. C’était presque l’heure à laquelle j’aurais dû arriver chez toi. J’allais partir. Tu m’as dit que c’était trop tard. Qu’on se verrait une autre fois. Est-ce que tu avais compris que tu me mettais à la rue ? Est-ce pour cela que tu l'as fait ?
Je suis resté un peu plus. Le centre de l’attraction était encore inaccessible. Plus tard, je suis sorti. Il était neuf heures bien passées. La pluie était glaciale. Il avait neigeoté peut avant.
Je n’avais pas pris la précaution de passer par les toilettes et j’ai eu une envie monumentale d’uriner. Je me suis posé dans un café géré par des orientaux. Je ne dis pas des Chinois, comment savoir quand on n’est pas oriental soit même ? C’était bizarre. Il y avait toute la famille. On n’a pas l’habitude d’être accueilli ainsi dans un café, le père, la mère, le grand-père, la nha, seul le grand fils parlait français. J’ai dû aller pisser avec mes bagages. C’était un peu cocasse. J’ai bu un thé vert infâme en cherchant un hôtel sur booking.
Arrivé à l’hôtel tu n’étais pas connecté.
J’étais boulevard Voltaire. Station Oberkampf. À deux pas de l’Entre-deux-eaux. J’aurais pu me coucher. Dormir. Récupérer. En même temps si j’étais venu chez toi on aurait forcément lapiné.
Alors j'y suis allé. Mais en réalité, le cœur n'y était pas.
Quand je suis rentré, ton voyant était allumé. Donc tu ne dormais. J'ai mis un message. En fait tu venais de couper. Il y a toujours un décalage entre l'affichage sur le profil et la réalité. Tu n'as pas répondu, ni le matin, ni maintenant.
La première fois, tu m'avais dit qu'on pourrait tomber facilement amoureux de moi. Tu n'as vu personne d'autre depuis. Sexuellement je veux dire.
J'ai bien peur que...


2 commentaires:

  1. Cette photo de lune comme le symbole de ce qu'on attend d'une rencontre - dans ce cas moi c'était celle de cette éclipse totale de lune dans un matin glacial - avec un équipement loin de celui qu'on préconise lorsqu'on espère la découverte de l'autre et de cette intimité partagée; mais la vraie récompense ce sont d'un côté les clichés que l'astronome amateur découvre et l'autre la chaleur d'une peau mordorée et du laissez aller à capter les signaux émis par la gestuelle du partenaire qui l'amènera au plaisir . Dans les deux cas manquer l'occasion c'est manquer l'émotion de l'instant mais aussi des souvenirs

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    1. Je crois qu’intuitivement j’avais voulu plutôt illustrer notre dualité, entre face visible et face cachée.

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