Je suis entré dans la salle et je l'ai vu tout de suite. Il était en train de s'occuper de la queue d'un mec âgé, bedonnant, assis devant le bar. Ce garçon était éblouissant, grand mince et dessiné, le cheveu épais et court, mais non rasé, découvrait légèrement un front haut. Et un sourire à se damner.
J'ai été aussitôt partagé entre deux sentiments. Le premier était qu'il n'était pas pour moi, que je ne serai jamais à la hauteur. Je me sentais grenouille devant le prince charmant. Le deuxième m'a laissé perplexe, parce qu'il ne m'était pas commun : une forte jalousie mêlée de prétention de le voir avec un gars qui ne m'arrivait pas à la cheville. Je voulais pour moi seul. Ce n'était pas le lieu. J’allais souffrir toute la soirée.
Je suis passé dans la partie plus sombre. Le gars jovial m'a suivi. Nous nous sommes regardés à distance, chacun appuyé contre un des murs. Puis j'ai traversé vers lui. On s'est touché du bout des doigts avant de s'enlacer. Nous bandions fort quand il m'a retourné. J'avais sa bite raide et mouilleuse entre les jambes. Il m'a branlé longuement. Je ne voulais pas jouir de peur de gâcher le début de la partie. J'ai résisté un moment mais c'était si bon que je me suis laissé aller. Il m'a complètement séché. Il riait du tour qu'il m'avait joué.
Le garçon lumineux est descendu au sous-sol. D'autres l'y avaient précédé. Je savais trop bien ce qui allait se passer. Le gars jovial a suivi.
Je suis allé finir la bière que j'avais commencé en arrivant. Puis j'ai acheté une cigarette à l'unité et j'ai rejoint le fumoir. J'étais seul, je ne bandais plus et je pensais que ça ne reviendrait pas de la soirée. J'ai imaginé que le gars jovial s'était débarrassé d'un concurrent pour la suite. J'avais des idées bizarre ce soir-là.
Je suis descendu à mon tour dans la cave. Le garçon lumineux était allongé sur la haute banquette sous les coups de boutoirs du gars jovial. Deux autres hommes les entouraient et caressaient mon prince, au visage ravagé par le bien-être. Je n'ai pas supporté cette vision et je suis remonté aussitôt.
J'ai trainé un moment. J'ai pensé partir. J'ai commencé une autre bière. Un sosie de Fidel Castro me détaillait. Mon regard a fui. J'ai acheté une deuxième cigarette avant de retourner au fumoir. J'étais seul encore. Je voyais le sosie me chercher à travers la vitre. Il n'est pas entré.
Moi, je regardais avec consternation mon sexe atone. Je l'ai caressé. Rien.
J'ai pensé à la fin, pas à la fin finale, mais à celle d'avant, cette mort intermédiaire, quand tu ne bandes plus et que tu as tout le loisir de penser aux sommets que tu avais pu atteindre. En écrivant ces lignes, je repense à ces quelques témoignages personnels, ce vieil ami grabataire qui évoquait avec malice sa flaccidité devant les jolies infirmières ou cette tante qui m'avait avoué que son mari diabétique toujours prompt à se vanter avait cesser de s'ériger en seigneur.
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