Pourtant, il est indissociable de ma prise de conscience politique, à l'époque où pas même adolescent je quittais le monde des rois et des chevaliers qui avaient bercé mon enfance. Fin 1975, Ferrat sortait l'album "la femme est l'avenir de l'homme" qui contenait "un air de liberté", un texte puissant contre les positions du patron du Figaro. Je choisissais alors ma France.
Cette chanson, que je connais encore par cœur, m'est revenue instantanément à l'annonce de son départ. Apparemment, je ne suis pas le seul, on trouvera sous la plume de Claude Askolovitch, l'histoire de cette chanson. Ce n'est pas une curiosité de ma mémoire, cela correspond à quelque chose de profondément ancré, dont il n'est pas anodin de se souvenir à une époque où on ne serait ni de droite, ni de gauche, à une époque où certains consensus obligatoires me font presque regretter la censure des années 70 qui forgea certaines de mes convictions. Les choses au moins étaient plus claires.
Bon voyage cher Monsieur d'Ormesson.
Certes, il semblait être devenu un vieux monsieur affable, pétillant de malice, et tout ce que l'hagiographie obligatoire des jours de deuil nous serine depuis son décès. Je me souviens, comme vous, de sa hargne venimeuse lors de périodes cruciales où, comme vous, s'éveillait ma conscience politique. Comme j'ai pu le détester !
RépondreSupprimerUn jeu de rôle tout ça, il soignait sa sortie et son immortalité.
SupprimerDites-moi Silvano en passant, vous êtes le seul dont les commentaires ne me sont pas avisés par un courriel. Comment ce peut-ce ?
Je ne sais, estèf.
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