10 choses qui auraient dû m’alerter

1. Mon école maternelle était mixte. Je ne jouais quasiment qu’avec des filles.

2. Je fus ensuite dans une école élémentaire de garçons. Quand j’ai commencé à me déplacer seul dans notre quartier je changeais de trottoir quand une fille que je ne connaissais pas apparaissait en ligne de mire.

3. Pendant les vacances chez ma grand-mère, je n’avais d’yeux que pour l’ange blond que draguait ma cousine.

4. Au collège je n’eus que des amours platoniques où j’idéalisais la cible des mes espérances.

5. À cette époque, quand Émile n’était pas avec moi, je ressentais un vide existentiel inimaginable.

6. Dans les vestiaires de la piscine du collège et du lycée, je ne pouvais pas m’empêcher de bander quand on se changeait. C’était très compliqué à dissimuler et je me suis fait surprendre une fois par un copain.

7. À l’adolescence, j’étais incapable de parler de sexe y compris avec mes amis les plus proches. Quand nous partîmes ensemble en vacances, je ne pouvais pas facilement me mettre nu devant eux.

8. À 15 ans, je fus particulièrement troublé de voir le domestique de Louis de Bavière sortir nu du lac devant le roi caché dans les broussailles, une séquence du Crépuscule des dieux de Visconti que je revis à maintes reprises quand nous eûmes un magnétoscope.

9. Un jour ma meilleure amie, à laquelle je déclarai ma flamme après avoir longtemps souffert en silence, m’avoua qu’elle ne pouvait pas m’imaginer faire l’amour. J’étais puceau et cette idée était aussi pour moi une abstraction.

10. Pendant le service national, alors que je n’étais pas spécialement adepte du footing, je me mis à courir pour suivre un ami qui m’était très cher.