L’espace d’un instant, tout semblait me sourire pour passer un moment sympa et décompresser après une journée dense et démarrée très tôt.
J’avais ce coup-ci pu finir à l’heure. J’ignorais cependant celui qui m’avait mis à la rue dix jours plus tôt. On ne se reverrait pas. Il avait prévu de quitter Paris bientôt pour rejoindre une cité du Sud. J’allais assez souvent près de cette ville mais comme il ne semblait pas disposé à me recontacter et que je n’avais pas prévu de faire le premier pas, on en resterait là. Peut-être attendait-il que je le prévienne de mon passage. Peut-être me préviendrait-il de son déménagement. On verrait bien. Ce n’est pas la première fois que je me fais jeter parce que je ne suis pas à l’heure ou pas assez dispo. Soit. Mais j’ai assez de pressions quotidiennes pour ne pas m’en ajouter.
Et je ne vais pas regretter d’être resté très longtemps à ce pot de départ. Je pense notamment à ces deux personnes avec lesquelles j’aime bien parler les yeux dans les yeux. J’apprécie cette part d’admiration dans leur regard. J’espère qu’ils trouvent dans le mien toute la sympathie que j’éprouve pour eux.
Oui c’était chouette de parler avec eux. L’un me rappelle Maurice par son âge, sa stature, sa façon d’être et aussi le peu de son corps que je connus à l’occasion de baignades partagées en marge d’un séminaire dans des eaux tropicales. Comment dois-je interpréter sa proposition de m’héberger à l’occasion dans l’un des lieux où il vit seul et ces deux bises qu’il est venu me claquer plus tard avant de partir ? Je suis assez peu efficace sur l’analyse de tels signes en milieu professionnel.
Je m’étais allongé sur le lit en attendant que quelqu’un bouge. Mon rendez-vous initial tomba car je n’avais pas prévenu assez tôt, une option prise pour plus tard en fonction de l’état de l’homme disparut pour cause de fatigue, un garçon alléchant était trop loin et me proposait un créneau trop tendu avant le retour de son copain, un autre encore s’avérait ne me correspondre qu’en partie et je soupçonnais un décalage temporel entre ses images et la réalité, le dernier enfin s’avérait trop chargé dans un préparatif de départ.
Je finis par m’assoupir à jeun puis tomber dans le sommeil profond jusqu’au petit matin.
J’identifiai alors un profil dont je connaissais la face réelle sur un réseau dit social. Un très beau garçon qui avait à peine franchi les trente ans et me faisait remémorer tout ce qui m’était passé à côté à cet âge. Je lui dis. J’espère qu’il répondra non pour engager quoi que ce soit mais au simple regard de l’estime que j’ai pour lui.
Finalement par la force des choses, j’avais bien dormi et je ne m’en portais pas plus mal ce matin.
PS : il n'a pas répondu...
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