Je ne savais pas que More, le film de Barbet Schroeder (1968), était considéré comme celui de la première apparition d'un nu frontal masculin, au repos, dans l'histoire du cinéma (vers la minute 53). Ce fut aussi ma première vision d'un sexe d'homme adulte. More repassait dans notre ville des années après sa sortie. Comment ce groupe de jeune gens dont un proche eut l'idée d'amener le gamin ingénu que j'étais voir ce film ?
La sortie de l'eau de Stéphane déclencha des gloussements dans la salle et quelques sifflets. Je fus fasciné de cette vision, un peu haletant, sans comprendre ce qui s'éveillait. Mais le film fut surtout pour moi terrifiant par la découverte de la drogue. J'étais terré dans mon fauteuil devant la descente aux enfers de Stéphane et Estelle. De ce jour, la drogue fut pour moi le danger absolu. Un jour, à vingt ans passé, mon meilleur ami m'avait amené chez une copine à lui. Un pétard circula et ma question plomba l'assistance. Comme Stéphane devant le sachet d'herbe d'Estelle dans son appartement parisien, je demandai alors "c'est quoi". Tous s'étaient regardés interdits. Mon ami avait gloussé. L'ange était passé comme le pétard de main en main sauf les miennes car j'avais décliné. Je n'étais pas aussi niais qu'ils l'avaient tous pensé. J'aurais simplement voulu savoir si c'était de l'herbe ou du shit. Mais leurs expressions médusées bloquèrent la suite de la question. Au retour, je m'expliquais à mon ami. Il me dit qu'il s'agissait d'herbe du pays. Je l'ai goûté à une autre occasion. Je ne suis jamais allé plus loin. No more.
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