samedi 2 octobre 2021

Iwak 2021 #2 Costume

J’ai toujours détesté les costumes à part celui que j’ai porté tout enfant pour le mariage de Cerise. Un joli costume en pantacourts. Je suis tout mignon sur les photos, heureux et souriant comme je l’ai beaucoup moins été par la suite. Je crois qu’avant tout pour moi c’est plus une question d’étoffe que d’autre chose. J’ai tellement porté de choses désagréables à l’adolescence, on m’a si longtemps refusé le moindre jean, que je fais un refus mental à toutes les textures artificielles des costumes premiers et moyen prix. Cela se traduit de manière transpiratoire. Ma peau douce ne supporte que le coton et le lin, voire la soie, je n’ai jamais essayé le chanvre. En costume de lin je suis toujours fripé et je donne l’impression de sortir du lit. Car il faut savoir porter un costume de lin. Je porte le paradoxe d’avoir toujours tendu vers le babos mais de tout temps domestiqué, propre et repassé. Il m’a fallu arriver à un certain âge par exemple pour oser porter un jean déchiré autrement que pour bricoler.

Il y a bien sûr un refus viscéral d’entrer dans le rang, posture qui m’aura sans fermé la stratosphère de la haute société et je ne m’en porte pas plus mal. Car à un certain niveau, contrairement au vieil adage, l’habit fait le moine et les creuses. 

Mon entourage a  souvent bien essayé de me canaliser et j’ai pu accepter de porter un deux pièces voire un trois pièces. C’était toujours très compliqué à cause de ma taille de pantalon. La gamme commence en général à 36, je flottais tout le temps, les miroirs me renvoyaient une image passable que ma posture déséquilibrée, impossible de me tenir vraiment droit, n’avantageait pas. Une fois fait le choix difficile, il fallait passer aux préparatifs de retouche. Ce type de séance m’était insupportable. Il faut avoir eu une mère couturière, aux gestes vifs et les mains rêches pour comprendre qu’un essayage peut relever du supplice. Et pour finir, je ne me sentais même plus dans mon propre corps.

Je crois ne m'être vraiment plu qu'une fois dans un costume de couleur homogène, mais il était vraiment irremétable. Ce type de dépenses pour un usage sans lendemain m'a toujours semblé relever de l'inutile.  J'ai très vite opté pour le coordonné tranchant sur le vif. Un jean, une chemise claire ou de couleur, une cravate à fleurs et une veste sombre. Ou bien une chemise à fleurs et une cravate unie. Cravate que je porte souvent en décalé, quand on ne l'attend pas. Et finalement ça passe, ça n'empêche pas d'aller aux cabinets et de s'asseoir à une table officielle. L'essentiel finalement, c'est de tenter d'être soi.



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