Oignon, Iwak 2025 #27

J’ai toujours entendu les anciens de ma famille, qui avaient appris le français à l’école, prononcer oignon et non ognon. Je ne sais pas si cette pratique existait ailleurs que dans les terres occitanes où oignon se dit ceba à part dans le Limousin qui admet aussi onhon. L’orthographe française a varié au cours des siècles au fil des débats de l’Académie pour se fixer en 1935. Pour autant, il semble que la prononciation académique n’ait pas variée, car le i partie prenante du graphème ign visait simplement à éviter que l’on prononce o-gnon, où gnon se serait dit comme gnou. C’est le même principe que pour le graphème ix occitan qui correspond au phonème ch ou tch et qui fait que Foix, dont la graphie française conserve l’occitane, se prononce en occitan fuch et non foi, d’où le gentilé fuxéen. C’est curieux quand même de penser qu’on pourrait prononcer ce gnon comme gnou. Ah comme les débats vont dû être enflammés sous la Coupole, l’histoire ne dit pas si cela s’est fini par un échange de gnons ! Au passage de quelques vérifications, je réalise que je confuse depuis de nombreuses années sur le sens argotique de l’oignon. Très ingénument, j’ai toujours pensé qu’il s’agit du gland. Je te parle de l’extrémité du sexe masculin avec lequel l’analogie me paraissait globalement pertinente. Alors que l’oignon c’est le derrière, le cul, le tafanari…  De manière assez similaire, avec mes copains d’enfance, par petit glissement sémantique, nous avons toujours utilisé l’expression se peler le jonc pour avoir froid, alors que peler le jonc de quelqu’un c’est l’importuner. Promis je ne referai plus même (mais apparemment d’autres usent de la même confusion). Et mon inconscient n’imaginera plus que peler les oignons c’est autre chose que réprimander.

Image : tu y vois ce que tu veux.

Iwak, c'est tout le mois d'octobre !