(de visite). Je vous donne ma carte. Combien de fois ai-je entendu ces quelques mots accompagnés du petit bristol. Je les ai toutes gardées je crois. Je ne sais pas trop ce que je pourrais faire de cette collection de traces de gens divers et variées. Me remémorer quelques têtes, me demander qui celui-ci pouvait être. Certains m’ont tendu leur carte avant même les premiers mots, sans qu’on ait eu une vraie conversation, j’ai pu me retrouver interloqué avec ce bout de carton dont je savais qu’il finirait au fond de mon cartable puis du premier tiroir de mon bureau. Un temps d’aucuns ont pu échanger un qRcode mais maintenant on partage plutôt directement un 06 et on s’envoie sa fiche. Je n’ai pratiquement jamais eu de carte de visite, peut-être seulement un an ou deux. J’ai toujours eu plein de raison de ne plus en imprimer et finalement ça ne m’a pas vraiment manqué. Vous n’avez pas de carte ? Euh, non. J’écrivais mon mail sur un bout de papier ou sur une image. Il y a dans ce besoin de carte une perception quasi existentielle. Une manière d’entrer dans la vie de l’autre, une position de notabilité aussi. Je me souviens de ce jeune couple qui distribuait sa carte avec une belle faute d’orthographe qu’il n’avait pas repérée.
(topo). J’aime par contre, j’adore devrais-je dire, les cartes topographiques. Mes préférées étaient la série bleue de l’IGN au 1/25000e, format normalisé rectangulaire, construite à partir d'une cellule de base qui fait 0.2 grades en latitude par 0.2 grades en longitude, le fin du fin de la culture géographique française qui découpe la métropole en une grille calée sur le 45e parallèle et le méridien de Paris. Une série sans surcharge touristique comme les Top25 qui ont pris le relai. J’ai pu passer des heures sur des exemplaires non pliés. Les cartes topographiques sont des livres ouverts sur l’histoire d’un espace. J’ai eu la chance d’être initié à leur analyse par un expert et si je peux passer des heures à leur chevet en posture apparemment contemplative rien ne me vaut d’arpenter le terrain carte en main - pliée pour le coup - et jouer de mon sens inné de l’orientation, un bonheur dont je remercie les fées qui se penchèrent sur mon berceau.
(rayé de la). La république arménienne du Haut-Karabakh a été rayée de la carte à l’automne 2023 après une offensive éclair de l’Azerbaïdjan. La majeure partie de la population a quitté le territoire, définitivement. Certains des habitants ont mis le feu à leur maison avant de partir. Il n’y eut pas de concert des nations reconnues. On considéra que, pour une peuple, fuir était une autre manière de disposer de lui-même.
Si tu as raté le début :
Les cartes postales font toujours plaisir .
RépondreSupprimerQui envoie encore des cartes postales ?
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SupprimerOui à Paris Pages Jaunes recense plus de 600 lieux de vente de CP neuves
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