J'ai déjà évoqué cette lettre. Le temps serait passé. Je briserais la cire et je lirais enfin ce que j'avais écris à 17 ans pour celui que je serai devenu.
Ces derniers mois, je fus à deux doigts de l'ouvrir à plusieurs reprises. J'ai juré de la publier ici en entier, sans filtre. Je me suis dit que je pourrais au moins l’enregistrer, quitte à la publier plus tard...
C'est quand même curieux cette histoire de lettre. Je n'ai pas le souvenir de ce que j'ai pu y écrire. je crois que j'y évoque des espérances. Seule me reste la dernière phrase. Justement. C'est elle qui a arrêtée ma main.
Ceci dit, la mémoire de l'écrit est une vraie question. Je me suis souvent demandé comment les écrivains, notamment romanciers, faisaient pour éviter les redites. Ma très bonne mémoire reste sélective sur mes écrits. Parfois, je rouvre
un billet et je peux être surpris. Évidement, cela m'évoque quelque chose voire même je me souviens alors de l'avoir écrit. D'autres fois, je sais très bien quels mots précis taper pour retrouver un texte parmi les 479 déjà publiés.
A contrario, j'ai une meilleure souvenance du poème que j'ai composé dans le même carnet. Peut-être parce que celui-ci je ne le publierai pas... Trop honte d'avoir essayé de parler en vers. Sans doute, la première fois de ma vie où j'ai essayé de rimer à quelque chose avec préméditation. Il était question d'un monde qui s'effondrait, ma conscience initiale que rien ne serait plus comme avant et que sous couvert de progrès, nous courrions à notre perte. On venait d'écorcher le paysage de mon enfance pour ces mauvaises raisons qui font que tu passes aujourd'hui à la pompe tous les quatre matins quand tu ne vis pas dans un cœur de ville puissamment desservi par les transports en commun. Je n'avais pas encore lu André Gorz. Ce n'étais pas dans la culture paternelle. C'est le père qui achetait les livres et journaux, et il était pour le Progrès. C'était son Dieu. Il n'avait que ce mot à la bouche. Je me demande ce qu'il penserait de la crise dite des Gilets jaunes. De la crise tout court. De la fin du monde tel qu'il l'avait pensé comme les autres.
La dernière phrase, c'était "tu souviens, tu avais la peau douce". J'étais dans les bras de Silvère, sa main passait sur mon corps avec délicatesse et soudain il me dit "comme tu as la peau douce". De ces mots, il me fit fondre un peu.
Je n'ouvrirai pas encore le carnet de la lettre...
La douce, un film superbe des années 6o je crois avec une couleur dans tes tonalités de rose que le noir et blanc parvenait à rendre; vos mots sont pareils car chacun peut les parer de son expérience personnelle
RépondreSupprimerCe film, c’est le premier lien qu’on trouve en recherchant sur le net. Je crois l’avoir vu. Me souviendrai-Je de tous les films et de tous les livres. Mes mots sont comme tous les mots je crois, chacun peut s’y retrouver... ou pas.
SupprimerAu fait, si tu cliques sur la photo, un lien t’envoie ailleurs où elle s’anime...
RépondreSupprimercomme aurait dit Jules, j'ai vu, j'ai lu et approuvé _
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