samedi 12 janvier 2019

Le garçon dur qui fondait dans la bouche (3)

Nous étions là sur cette aire, à se dévorer des yeux. Quand je retrace ce qu'il s'est passé depuis, quand je lis les quelques échanges que j'ai conservé et quand, enfin, je repense à ces deux heures passées ce matin à discuter au coin du feu avec un café, il s'est vraiment passé quelque chose ce jour-là...
Le premier contact de Mateo était arrivé dix jours avant mon départ en vacances au fin fond de la péninsule ibérique. Je n'avais pas vraiment le temps de me disperser, comme chaque fois que je pars quelques semaines et qu'il m'apparait vital de terminer telle ou telle chose. Son envie de me rencontrer relevait d'une espèce d'urgence vitale qui m'a séduit. J'avais trouvé ce bref moment. On s'est vu, on a eu envie de se revoir. Et très vite il m'a reproché la femme de ma vie, ce qu'il appelait mon placard. Il me serinait que j'étais 100% gay et que je me mentais à moi-même. Il n'était pas toujours amène dans ses propos. Parfois, il m'envoyait des vacheries en désaccord complet avec son fond modelé dans une extrême gentillesse mais enrobé d'un très sale caractère. Car en présentiel, il était toujours adorable. Je recevais ses saletés ensuite. Comme s'il fallait me reprocher quelque chose et surtout le fait de ne pas être disponible ou à sa disposition. Il y eu de longs silences. Je l'envoyais bouler plusieurs fois. Je restais muet durant plusieurs semaines voire plusieurs mois. Alors que je mourrais d'envie d'avoir de ses nouvelles. Il finissait par revenir avec un mot gentil. On discutait pendant quelques semaines. Il est arrivé qu'on se voit. Puis ça repartait en live à nouveau. Trente mois que ça dure...
Ce jour-à nous nous sommes quittés avec la promesse de se revoir à mon retour.

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