Quelques hommes de ma vie

Ils parsèment mon errance. Ce fut longtemps un paradoxe pour moi qui pensait que tout se jouait avant trente ans. Je te parle de ces gars pour lesquels j’eus une attirance telle si ce n’est un coup de foudre qu’ils ont toujours une place dans ce coin de l’esprit qu’on appelle le cœur. Du plus loin que je me souvienne il y eut Émile, l’ami d’enfance dont j’ai compris trop tard ce qu’il était réellement pour moi. J’ai tenté de le revoir, l’appelant à plusieurs reprises, mais je crois que les aléas de la vie ne nous rapprocherons plus jamais et j’avoue préférer me souvenir du charmant enfant qui devient ensuite un si beau jeune homme. Puis le premier Steve, initiateur d’une relation de récurrence avec une lignée d’ainsi prénommés, qui me fit longuement courir au sens premier du temps, je reprenais mon souffle tant bien que mal derrière ses amples foulées. Je n'oublie pas le prince Valentin de mes vingt ans dont je garderai tout ma vie l’empreinte de son vit au creux de ma main. De longues années passèrent avant que S. ne me procure des émois inattendus. Je lui sais gré de m’avoir toujours gardé son amitié quand bien même je tentais des approches pour le moins inconvenantes tant il m’avait tourneboulé. A nouveau de longues années, j’évoquerais à peine Lucien tant il devrait autant être dans cette liste que n’y être pas pour raisons de proche parenté. Des années msn, je pense à ce malouin qu’en de chastes visios, nous nous aimâmes tant que faute de le rencontrer il me confia à Lukas, mon baiser de la gare de Lyon. Beaucoup d’émotion à penser ensuite à celui qui ne se reconnaîtra plus ici car il ne me lit plus depuis longtemps, ma révélation de la fin de la période faste des blogs, mon initiateur en bien des choses. Il y eut Pio aussi bien sûr. Et puis Maurice pour lequel j’ai tant écrit ce sentiment d’inachevé, Mateo qui m’espéra tant et Basile, tout trois qui renoncèrent chacun pour leurs bonnes raisons. A côté de ces hommes, avec lesquels de quelque manière que ce soit je passais du temps, et j'ai pu éprouver la tentation d’en passer encore plus, je pense à deux autres pour ces fulgurances nées d’instants brefs lors de voyage en covoiturage. D’abord Pierre que je n’osais recontacter et très récemment Niel, un vrai coup de foudre quand je le vis à m’attendre avec son sac puis au fil de cette conversation de quelques heures. J’osai un sms quelques jours après le voyage pour m’enquérir de sa fin de parcours, que j’avais un peu perturbé, au vu de l’avis qu’il m’avait donné, le meilleur depuis que je covoiture. A la phrase un peu convenue de l’espérance d’un futur voyage en commun, je préférai ne pas encore une fois m’en remettre aux probabilités. Je lui suggérai de faire signe lors d’un passage près de chez moi. Il répondit promis. Un mot pour nourrir mes rêves.