mardi 11 novembre 2025

De la dope (2)

Je suis donc reparti comblé de chez l’australien. On discute peu après, on partage notre satisfaction mutuelle. Puis la question vient : « est-ce que tu sais être plus sauvage ? ». On me l’avait déjà posé d’une autre manière par la voix de Mateo qui attendait de moi autre chose que de la tendresse dans l’acte. L’australien me raconte alors qu’il aime être dominé et qu’il a un régulier pour cela.

Je finis par savoir qu’il l’appelle maître. Il aimerait nous recevoir tous les deux. Forcément la proposition excite ma curiosité. Ils en parlent tous les deux et voici que son maître me contacte. Au fil de la discussion mon profil l’intéresse. Il a très envie de me rencontrer. Je me rends compte que le maître est versa,  mais il n’est pas question que l’australien le sache. L'affaire devenait très intéressante mais ce dernier détail ne me plait pas. L’idée de de deux gars qui s’occupent d’un troisième sans échanger rien d’autre entre eux ne m’attire guère. Le maître veut me voir très vite. Pourquoi pas. J’arrive dans un site assez particulier : dans un paysage de collines boisées, une vieille chapelle au bord de la route, quelques maisons anciennes. Tout cela ressemble à un cottage anglais, un décor de la série Barnaby. Mais je ressens une atmosphère pesante. Je sais qu’il s’est passé des choses terribles ici sous l’occupation. Est-ce cela qui m’envahit ? Il me guide via l’appli. Pas question d’écrire son adresse sur le site. Derrière le cottage, un quartier neuf de grosses villas protégées par des haies et des grilles. Il me fait signe d'un portail. Un gars solide, baraqué, tout en muscle. On rentre dans le sous-sol. Il me déballe les consignes de sécurité en cas d’alerte. Si sa femme revient plus tôt que prévu, je devrai monter a l’étage, passer par la cuisine, sortir par la porte de derrière et contourner la maison pour m’échapper. La voisine n’est pas là, personne ne me verra. Je n’aime pas du tout ce vaudevillage digne d’une comédie de Feydeau. Mais je suis venu et on procède au repérage. Le gars est rivé sur son téléphone, un autre gars veut passer, tu verras, je le connais, il est bien. Nous somme redescendu dans le grand sous-sol qui sert de garage. Dans un coin sombre que je trouve assez sordide, du matos de muscu. Le lieu est poussiéreux comme tout espace en béton brut. On se déshabille. J’ai dû mal à le suivre avec son parler saccadé, ses allers retours sur le téléphone. Je crois comprendre qu’il revient d’un tour de VTT. Effectivement une fois nu, il est tout poisseux. Je pense à partir. J’irai jusqu’au bout des premiers essais. Il veut me prendre mais il est maladroit. Finalement c’est moi qui prend le maître, histoire de conclure quelque chose. L'autre gus ne viendra pas. Je repars honteux. Je me dis que c’est vraiment n’importe quoi de perdre mon temps avec des trucs pareils. J’ai envie de tout arrêter, de clore cette quête qui doit te paraître débile. Je rentre perplexe. Je ne sentais pas cet endroit depuis le début. Je ne donnerai pas suite aux propositions de l’australien. Nos conversations vont se distendre. On est toujours en contact, de temps en temps un petit mot. Tiens, il faudra que je lui demande si son maître lui a parlé de moi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Tes commentaires sont bienvenus. Mais ceci est mon blog et je me réserve la possibilité de supprimer tout commentaire déplacé, inapproprié, hors sujet et/ou signé uvdp, ou encore tout commentaire anonyme ou signé d’un pseudo qui n’en est pas un comme par exemple uvdp. Les commentaires truffés de liens explicites et non interactifs ne seront vraisemblablement pas conservés. Pour insérer un lien, tu peux utiliser la syntaxe décrite ici. Tout autre syntaxe html est utilisable, par exemple pour mettre en italiques (j'adore les italiques) ou en gras.