Il avait envie de, mais...
Mateo voulait une histoire avec moi. Une belle histoire qui irait je ne sais où. Je ne pouvais lui donner. Notre relation se nourrissait de jolis instants puis les conversations finissaient par tourner en rond sur ma situation dont il ne connaissait pas grand chose. Non que je refusasse de lui parler de moi. Il ne cherchait guère à en savoir plus, à comprendre et analyser. Le mot de fidélité n'avait de sens pour lui que sur le plan sexuel. Au bout d'un moment, je l'envoyais bouler, je l'avoue à mon corps défendant car j'avais du mal à rompre ce lien. J'en pinçais clairement pour lui. Nos discussions stériles s'arrêtaient donc. Je ne bougeais plus. Le temps m'a montré qu'il revenait toujours.
Six mois avaient passé. Nous étions à la fin de l'hiver. A l'horizon, les montagnes étaient immaculées. Il faisait de ces belles journées où la glisse est formidable avant que la chaleur ne monte trop et que la neige ne parte en soupe. A plus basse altitude, les écarts de température donnaient de belles après-midi. Quand la chaleur commence à envelopper les corps sous le soleil de février. Les premières violettes pointaient leurs corolles. Il avait repris contact, gentiment, comme si ses derniers mots avaient été doux avant un grand voyage. Bref, il était de retour. Il avait envie de me voir.
Je pouvais m'échapper au retour d'une journée au plus haut et je lui envoyai un texto. Se voir ? Pour faire quoi ? Mateo et ses questions d'enfant terrible qui veut toujours savoir où l'instant d'après l'amènera. Ce n'est pas la peine de lui répondre quelque chose du style on fera l'amour tendrement. Mateo veut du détail. Une autre fois, il avait refusé qu'on se voit parce que je n'avais pas de préservatif. Il voulait m'imposer d'en acheter. Pas question que ce soit lui qui le fasse. J'imagine que ça le faisait triper de m'imaginer devant une pharmacienne ou à la caisse d'un supermarché avec ma boite de capotes. Il m'avait dit, tu ne crois pas qu'on va se voir simplement pour que tu me bouffes le cul ? J'avais essayé de m'approvisionner mais pour des raisons de lieu et d'horaires, ça n'avait pas marché. Il avait annulé notre rendez-vous. Les défis de Mateo.
Ma proposition simple était trop romantique. Mais en même temps, quand je lui demandais ce dont il avait envie, il ne savait jamais. Il fallait toujours que ce soit moi qui propose, moi qui fonctionne au feeling et sur l'instant.
Ce jour-là il m'a dit je veux que tu me biffles. je ne savais même pas ce que cela voulait dire.
avant
Prochain épisode " A la recherche du temps perdu "?
RépondreSupprimerSi seulement nous pouvions rattraper le temps...
SupprimerNon,je ne crois pas qu'il faille penser comme cela.
RépondreSupprimerVictor Hugo a écrit que "les plus années d'une vie sont celles que l'on a pas encore vécues".Je pense qu'il n'a pas tort.
Pierre
Justement... le temps perdu se rattrape dans les années à vivre :
SupprimerAlors,ne perdons pas de temps!
SupprimerPierre