Nous étions donc tous deux au pays taiseux à quelques kilomètres l’un de l’autre. Maurice finissait le dimanche avec quelques copains de baignade. Je l’imaginais en maillot si désirable sous l’œil des baigneurs. Nous devions nous retrouver ensuite sur sa route de retour, à l’une des entrées d’un village tant aimé. Je m’étais échappé pour une visite solitaire à mes chers disparus. Entre les tombes, j’attendais le sms qui tardait, réduisant dangereusement ma disponibilité. Enfin, il arriva.
Je partis pour le lieu de rendez-vous dans un endroit très exposé. Il se gara à côté de la voiture et s’approcha de sa belle stature, en teeshirt noir, bronzé, lunettes sombres. J’évitai la bise et lui proposai de me suivre. Nos véhicules s’engagèrent dans les virages pour atteindre un plateau. J’avais hésité sur où aller. Je me décidai rapidement en choisissant le parking d’un site antique peu visité, dépassant à peine des chênes rabougris. Un sentier nous emmena ensuite dans une nouvelle chambre d’amour à ciel ouvert entre les buis et les genévriers à quelques pas du chemin. Nous parlions, heureux de nous retrouver. Il m’expliquait la difficulté à quitter ses amis d’ici, à partir plus tôt que d’habitude, je lui disais mon temps compté. A même le sol de cette garrigue nous fîmes l’amour à demi-nus. Trois mois étaient passés depuis l’incident d’avant l’été (dont je n'arrive pas à trouver la relation, je l'écrirai plus tard), mes analyses étaient bonnes, je lui avais dit. Il profita de cette liberté retrouvée pour me faire venir goulûment dans bouche. Et soudain il se redresse et d’une expulsion puissante crache mes humeurs dans la nature. Je le trouvai beau et fort, mais les gars qui crachent comme cela m’ont toujours impressionné, on a ses petites faiblesses. Il revient contre moi, nos langues se mêlent puis c’est à moi de le déguster. Et je le bois avec ferveur. Derrière le rideau végétal, nous entendons les voix de quelques rares promeneurs. Il faut partir, nos vies nous attendent. Nous revenons aux voitures, je ne me souviens plus des mots, seulement les regards de ceux qui ne se reverront de longtemps ou peut-être jamais. On se suit jusqu’au rond-point où encore une fois nos chemins se séparent. Quand je regarde mon téléphone, je vois qu’on me cherche. On s’étonnera que je sois parti si longtemps. J’ai rarement fait se croiser mes trajectoires. J’éluderai.mercredi 17 janvier 2024
2 commentaires:
Tes commentaires sont bienvenus. Mais ceci est mon blog et je me réserve la possibilité de supprimer tout commentaire déplacé, inapproprié, hors sujet et/ou signé uvdp, ou encore tout commentaire anonyme ou signé d’un pseudo qui n’en est pas un comme par exemple uvdp. Les commentaires truffés de liens explicites et non interactifs ne seront vraisemblablement pas conservés. Pour insérer un lien, tu peux utiliser la syntaxe décrite ici. Tout autre syntaxe html est utilisable, par exemple pour mettre en italiques (j'adore les italiques) ou en gras.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Ouah ! Un article presque tous les jours !
RépondreSupprimerVous exagérez !
Supprimer