Arthur a ouvert son carton d’enfer et me livre la première page de texte de L’os de Dionysos de Christian Laborde (1987, réédit. 1989). Je me fais un plaisir de retranscrire ici ce qui avait été dit sur les ondes par Jacques Chancel. Peut-être quelque intelligence artificielle pourrait le lire avec sa voix suave.
« Longtemps je me suis branlé de bonne heure, dans la forêt, non loin de la départementale qui chaque jour relie Sarouilles à Tarbes. Chemise ouverte, je courais à travers les fougères constellées de rosée, dans l’odeur des lichens, des mousses, bouche ouverte, les bras dans les ciseaux des feuilles, jusqu'à cette tache sombre, celle que dessinent au petit matin les buissons plus épais barrant la route des palombières. Là, immobile, le pantalon baissé, pareil aux mioches qui appellent leur mère pour qu'elle les torche, la main serrée autour de moi-même, j'abandonnais à la terre ma propre liqueur, dans une ivresse qui chaque fois, me rapprochait des arbres, des ruisseaux, des pierres et de l’œil du coucou."A lire ces lignes aujourd'hui, à me remémorer la voix qui les disait, et qui pour moi les incarne encore, je me demande si mon envie d'écrire des textes érotiques n'a pas germé de cette semence répandue dans les bois de Gascogne, avant que Quentin Mallet et sa propre recherche ne m'inspirent et qu'Oh me conduise à la faire pousser à ma mesure sous forme de blog.
Content, grace à toi, d'avoir retrouvé ce bouquin que j'avais oublié
RépondreSupprimerMerci ! Vas-tu le relire ?
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