Je l'avais salué verbalement en entrant dans la salle. Je l'avais déjà croisé une ou deux fois ici. Son visage me disait quelque chose. Je suis allé me préparer quand il est entré à son tour. Il s'est approché de moi. J'ai compris qu'on se connaissait. Soudain, j'ai vu Patric dans son regard. Tout s'est bousculé en quelques secondes.
Patric ici, à faire le même sport que moi. Je fus partagé entre l’effarement et la bonne surprise. Un film en accéléré, quelques images de cette belle et unique soirée sous les arbres de l'aire d'autoroute, des flashes sur les conséquences possibles de cette nouvelles rencontre improbable.
Le rideau de fer de la réalité est tombé tout aussi vite. Patric était aussi sec mais son visage était plus taillé au couteau. Je devais me tromper.
Ses mots sont tombés, Monsieur, mon nom, le brouillard a commencé à se dissiper comme quand la montagne réapparait brutalement sur un coup de vent. Patric ne connaissait pas mon nom et ne m'aurait pas vouvoyé. J'ai acquiescé. Il a prononcé son propre nom. Je l'ai remis. Il était venu plusieurs fois travailler chez moi. Un gars sympa, simple, direct. J'avais essayé de le faire revenir mais il ne répondait plus. Il avait changé d'activité, sans doute après avoir un peu pété les plombs. Il m'a donné des nouvelles.
On a fait équipe ensemble, à discuter comme deux potes.
Avant de partir, tandis que je rangeais mes affaires, il est venu me serrer la main avec un clin d’œil amical. Je ne sais pas faire les clins d’œil, toujours ces problèmes de coordination et de dissociation gauche-droite, alors quand on m'en fait un, je kiffe.
auras-tu droit à un miracle alors, suite au clin d'oeil?
RépondreSupprimerQui sait ? Lui seul ?
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