jeudi 23 mars 2023

La paume de la discorde

Le point de départ est là.  Les 17 et 20 juin 1789, dans la salle du jeu de paume, un moment qui se concrétise par le serment de délégués pour le plupart issus du Tiers-état qui se constituent en Assemblée nationale. Ce jour-là, les délégués abandonnent le mandat impératif que chacun tire du peuple, assemblé en sa paroisse, et sur lequel il a des comptes à rendre, et s’assoient sur les cahiers de doléances. L’Assemblée nationale ainsi constituée se donne son propre mandat qui conduira à l’avènement de la République. Le malentendu originel, d’aucuns diraient le péché. La représentation nationale s’affranchit des attentes du peuple mais continue de parler en son nom, sur la base d’un mandat dit représentatif, tellement entré dans les mœurs que le mandat impératif en est même interdit dans les assemblées des états européens, alors même que nombre d’acteurs de la société civile, associations et syndicats, fonctionnent avec de tels mandats. Depuis plus de deux siècles, nous rejouons la même pièce. Et le peuple, de l’extrême droite à l’extrême gauche, comme à l’extrême centre, a toujours bon dos. A ne plus savoir d’où l’on vient on n’en finit pas de ne pas se comprendre. La République avance avec un cadre mais sans projet largement partagé si ce n’est avec les pouvoirs économiques. Le cadre a fini par devenir le projet. Le pouvoir politique s’enferme au château, méprise les oppositions constructives et donne la main aux radicaux. On connaît malheureusement la chanson. Et même à écrire ce peu, je serai déjà considéré par un factieux par les aveuglés de la macronie, les tenants du vide de la pensée démocratique. 

En illustration, dessin prémonitoire de David en préparation du tableau du serment du jeu de paume. La représentation nationale est nue.

4 commentaires:

  1. "Les oppositions constructives" ? Lesquelles ? Le mot gérer est devenu insupportable pour certains, pourtant il faut bien gérer.

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    1. Ta première remarque relèverait de ce qu'on appelle "retournement de réalité" ce qui correspond peu ou prou au concept enfantin de "c'est toi qui l'a dit c'est toi qui l'est". C'est vrai que notre président est un grand enfant. Il parait qu'il a fait une jolie colère menaçante mercredi dernier. Quant à la gestion, ce n'est ni une science ni une incantation. Comme aurait pu dire le Général, "il ne suffit pas de dire, la Gestion, la Gestion...". Toute gestion se base sur des choix, et la meilleure façon de l'inscrire dans la durée, c'est de la partager. Gérer c'est prévoir mais aussi savoir renoncer (au passage gestionnaire c'est l'un de mes métiers).

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  2. Le projet de la République : Liberté , Egalité , Fraternité .
    Mais trop de liberté mène à la chienlit , .... puis à mai 68
    Égalité à l origine était l égalité de traitement , maintenant c est devenu à chacun selon ses besoins
    Singeant St Paul 1Co 13,13 , j aime dire : De ces 3 choses Liberté , Égalité et Fraternité , la plus importante est la Fraternité .

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    1. Pour rester dans la perspective historique, nous payons le concept de la République des origines, qui ne reconnaissait que l'individu et la Nation. On a eu beau rétablir les corps intermédiaires sous la IIIe, rien n'y fait. La fraternité n'est rien sans la solidarité.

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