samedi 11 mars 2023

Concert des nationalistes

La semaine dernière Inter recevait Jordan Bardella dans sa matinale, lequel s’épanchait creusement sur l’amour de la France. Quelques minutes plus tard, dans sa revue de presse, Claude Askolovitch évoquait Richard Anthony installé au Portugal dans l’Algarve dont on doit le nom aux arabes du temps où ils "occupaient (sic)" cette région. Je ne ferai aucun procès d’intention à Asko mais je trouvai alors une sorte de résonance entre les deux interventions. Une petite musique instillée dans nos têtes. Or les arabes avaient conquis la péninsule ibérique et s’y étaient installés comme les francs avaient conquis la Gaule du nord puis celle du midi, là en y chassant les Wisigoths qui s’y trouvaient bien comme en Ibérie, où ces derniers furent submergés par les arabes. Utiliser la même sémantique pour al Andalus que pour les allemands de 1940-45, en préserver nos francs au prétexte qu'ils n'ont pas été boutés... Bref, on a le prisme nationaliste qu’on veut. Ici et là on justifie ce qui nous fait plaisir ou ce qui est entré dans nos têtes à coups de marteau intellectuel. Le terme de même de reconquista (reconquête, dont un certain crut faire florès) relève de la terminologie nationaliste du XIXe. En illustration, Abd-el-Rahman 1er, prince d’Omeyya, premier émir de Cordoue dont on conte encore l'épopée aux enfants et dont le sang coule sans doute dans nos veines, mêlé à celui de Charlemagne.

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