Nous marchions dans la forêt claire. C’était le début du printemps dernier. La montée de sève arrivait à peine. Les arbres bourgeonnaient et n’avaient pas encore mis les feuilles. Je le sentais mal à l’aise à ma suite. Les feuilles de l’année précédente et des brindilles craquaient sous nos pas. Il regardait à droite et à gauche inquiet. Nous passâmes un tas de bois. Qui sait, les bûcherons allaient peut-être surgir ? Il n’avait jamais baisé dans la nature à part avec sa femme dans leur propre bois.
Il avait été compliqué de se retrouver. Il connaissait moins le secteur que ce qu'il laissait entendre. Mais on y était arrivé. J'avais laissé ma voiture au bord d'un rond-point, j'étais monté avec lui et je l'avais guidé vers un endroit a priori favorable. Je n'avais jamais exploré le coin. Par ici, j'allais soit sur l'une des deux aires de l'autoroute, soit chez mon régulier. D'ailleurs, j'avais parlé de cette petite virée avec lui, il aurait bien aimé nous recevoir tous les deux mais il était déjà reparti, ici ce n'est que sa maison de campagne. C'est facile de trouver un coin comme ça en rase campagne, voir mes petites explorations avec Maurice ou Mateo. Je n'ai été dérangé qu'une fois. Nous marchions et dans quelques instants, j'allais pouvoir découvrir les deux dragons qui ornaient son torse.
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