L’homme était allongé sur le sol dans la prairie tassée à l’extrémité du camping vers la côte. Il n’y avait plus rien à faire. Le cœur ne repartirait pas. On attendait maintenant la société funéraire pour enlever ce qui désormais ne serait plus désigné que comme un corps. Du drap trop court dont on l’avait recouvert dépassait deux chaussures de sport rouges. À quelques pas, le jeune pompier qui avait procédé au massage cardiaque reprenait ses esprits, les mains sur les hanches, les yeux un peu dans le vague, comme à chaque fois qu’il laissait filer une vie. Un groupe de voisins de tente aux airs effarés chuchotaient à proximité et repassaient le moment où ils l'avaient vu s’effondrer une tasse de café à la main. Un autre pompier soutenait un homme secoué par des sanglots dans ce lieu de vacances improbable pour finir une vie.
Un petit texte bouleversant de concision, mais si chargé d'émotions et de sens.
RépondreSupprimerO_O'
RépondreSupprimerInspiré d’un témoignage reçu récemment. Merci à vous deux.
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