Je l'avais retrouvé dans un café de cette belle ville. Il était comme à un premier rendez-vous. Avec un brin d'émotion et d'inquiétude. L'inquiétude venait de ce qu'il volait cet instant au grand vacarme de sa vie. Il avait quitté le bureau peut-être un peu plus tôt que prévu et il rentrerait chez lui sans doute légèrement plus tard que d'habitude. Entre les deux, cet espace pourrait être mis sur le compte de la surcharge de travail. A quelle chose près, il serait suffisamment à l'heure pour cela passe inaperçu. Ce temps m'était consacré. On a bu un verre de Chinon je crois, mais il n'était pas terrible. Était-ce là ou la dernière fois qu'on s'était vu, il y a deux ans dans une autre belle ville ? Cette fois-ci il n'a dû pas boire d'alcool, pour ne pas sentir cette odeur en rentrant, quand sa belle lui déposerait un bécot sur ses lèvres.
On a parlé de nos vies et de nos rencontres, avec cette fluidité amicale habituelle. Plus tard, il m'écrirait : je me disais que tu es une des rares personnes avec qui je peux je crois
tout dire. Peut-être parce que on ne se connaît pas beaucoup en réel ,
mais beaucoup en virtuel. Et qu'on se fait confiance.
Je lui répondrai : parce qu'en réalité on se connait plus en réel qu'en virtuel... quelle
est la plus grosse part de réel ? Celle que tu livres à ta femme ou à
moi ?
Nous espérions nous retrouver une autre fois plus longuement. Avec un lit à la clef. Refaire l'amour, comme dans cette ancienne chambre où plus personne ne l'a refait depuis.
dimanche 5 janvier 2020
3 commentaires:
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Je me pose souvent cette question du virtuel et du réel. L avant-dernier billet de Willian Rejault sur la relation entre une écrivaine et une actrice est révélatrice, même si dans ce cas excessif. Pour ton billet , c est beaucoup plus sympa. J aime beaucoup l ambiance.
RépondreSupprimerQuant à la fin , Heraclite disait : “ on ne peut pas se baigner deux fois dans le même fleuve “. Je vous souhaite néanmoins de trouver un lit!
Voici ce que me répond mon ami : " je livre autant de réel à ma femme qu'à toi. Mais je ne livre pas le même réel...ou plutôt je livre une partie à ma femme, une autre à toi. Tu fais pareil, je suppose.
SupprimerMais sur le fond, tu en sais peut-etre plus que ma femme sur moi et sur mes motivations intimes. C'est assez terrible d'écrire ca, en fait. Mais c'est la réalité.
Après, quand je dis qu'on se connait plus en virtuel qu'en réel, c'est que on n'a peu vécu de moments réels en commun, et c'est bien là qu'on apprend à connaitre l'autre, non? mais peut-etre pas, vu ce que j'ai écrit avant."
Quand à Héraclite, je dirai que pourtant j'adore revenir me baigner dans les mêmes rivières et que ce n'est jamais la même eau...
Sur heraclite: je pense que c est bien ça qu il voulait dire: ce n est jamais la même eau. Trouvez donc ce beau lit (de rivière ou autre ) pour découvrir de nouvelles eaux!
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