Le billet de Yann Orpheus sur la conquête de ce petit espace vital qui sépare deux places contiguës dans un avion m'éveille quelques petits souvenirs d'incivilité du même ordre. La plupart du temps le malotru est en col banc. C'en dit long sur l’état d'esprit des rois de la cravate. Une dame pipi me disait l'autre jour que les délinquants des sanitaires publics ne sont pas les plus mal habillés.
A l'époque où je prenais souvent le train pour aller et venir vers la capitale, je croisais régulièrement cet esprit de conquête sans en être pour autant arrivé aux mains.
Mais le meilleur souvenir est cette fois où je me suis accommodé d'un partage pendant toute la durée du trajet. Je ne saurais dire lequel de nous deux a posé le premier son avant-bras sur l'accoudoir, ni lequel l'a rejoint ensuite d'un membre symétrique.
C'était l'été, nous avions les bras nus. Nos peaux sont restées soudées pendant toute la durée du trajet. Le contact électrisait nos poils soyeux.
L'un de nos bras s'est levé parfois pour quelque usage livresque ou lors de la distribution de boissons. Ce n'était que pour mieux revenir se nicher contre l'autre.
Nos regards ne se sont rencontré qu'à la fin, un simple et léger sourire sur son visage de joli garçon musclé, dont j'avais juste scruté le profil.
Nous ne nous sommes jamais revus, ni dans l'avion, ni dans le petit pays où nous vivons l'un et l'autre.
C est là où tu te dis que démarrer une conversation aurait peut-être pu déboucher sur.....mais la magie du moment aurait été différente
RépondreSupprimerJe n’ai pas pensé un seul instant lui parler !
SupprimerLaisser faire les choses...
RépondreSupprimerPierre
Hey Pierre ! Oui laisser...
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