Je suis toujours vigilant dans le contexte professionnel à gérer mes émois et ardeurs pour les garçons qui me plaisent. Je ne sais pas ce qui transparaît réellement. J’ai peut-être parfois des excès d’empathie. Comment sont-ils interprétés ? Y voit-on l’effet d’une attirance physique ou simplement celui d’une connivence intellectuelle ? J’ai constaté pour autant que tout le monde ne se réfrénait pas vis-à-vis à moi. Ça m’a toujours surpris voire mis mal à l’aise.
Je pense à ce père de famille nombreuse et d'âge mûr que ne manquait jamais de louer mon charme, mes chemises et mon "élégance", à ce collègue et ami qui me balança un jour avec un sourire éclatant une allusion troublante à laquelle d'aucuns auraient sans doute répondu du tac-au-tac, mais qui me laissa interloqué, ou encore ce chef de service qui se mit à me parler du Satyricon de Fellini en ajoutant que l'homosexualité l'avait toujours mis mal à l'aise, cet autre collègue enfin qui me fit des avances dont je mis quelques secondes avant de réaliser que c'en était, restant sans voix tandis qu'il changeait de vitesse. Il était au volant.
Revoyant un ancien collègue perdu de vue pendant quelques années, celui-ci se permettait de dire devant le petit groupe qui se rassemblait pour aller déjeuner que j'étais si attirant avec mes cheveux poivre et sel que s'il n'avait été hétéro il aurait bien chaviré. Cet ami d'études encore qui dans l'ascenseur et devant sa copine et une autre collègue, me proposa une pipe pour me remettre sur les rails après une épreuve difficile qui m'avait porté aux larmes. Les filles pouffèrent. Et si j'avais accepté ?
Tous, hétérosexuels et en couple, illustrent me semble-t-il cette attirance larvée vers les autres hommes. Troublé je le fus donc souvent, mais aussi amusé d'être leur sex-symbol masculin.
Et sinon, comment savoir si un gars est gay ou un minium attiré par les hommes ? La question est beaucoup posée sur le net, tu pourras lire cet article très représentatif qui ne conclut à rien ou l'évocation de cette étude scientifique qui ne donne pas mieux...
Mais chacun a son truc, son gaydar plus ou moins infaillible, souvent plutôt moins que plus. Celui de ma conhada me fait souvent rigoler. C'est quoi le tien ?
parfois il y a le regard qui s'attarde ou bien furtif mais avec redondance, comme si " je te regarde dans les yeux le premier " " je soutiens ton regard" " je reviens voir en promenant mon regard à la ronde" et ainsi de suite et puis quand le trajet dans le transport en commun se termine , on se quitte sur un dernier regard et moi je suis souvent sous le charme et le regret de n'avoir pas fait le premier pas le premier mot comme dans la chanson; comme si prendre une claque ou s'entendre dire va donc hein pédé était si grave que ça ( il m'a fallu un jour expliquer à un Asiatique la raison pour laquelle je soutenais un regard … car dans sa culture je lui avais jeté un sort)
RépondreSupprimerJ aime bien ce post. J y retrouve beaucoup de choses communes : l élégance qu on me loue souvent, les chemises, les réflexions “ambiguës “auxquelles on ne sait pas répondre dans l immédiat, et qui laisse la porte ouverte à de multiples interprétations par les “autres”, mais que pour ma part, je laisse souvent volontairement dans l ambiguïté.
RépondreSupprimerComment “les” reconnaitre? Oui, un regard différent , qui dévisage, contemple avec un air de dire “en est-il?”, une façon d être et de dire des choses un peu en décalage, une certaine attention portée à son look, à sa tenue ( les chemises, par exemple...): tout un ensemble qui font penser que.... mais comme vous le dites Estef et Joseph, c est tellement ténu que rarement on fait le premier pas....et que plus tard , on regrette de...il faut que je raconte cette scène hallucinante au soir de la demi-finale de la coupe du monde... bientôt sur mon blog (teasing d été)
C est quoi celui de ta conhada?
RépondreSupprimerC'est un gaydar très classique, basé sur l'expression d'une féminité. Elle me fait rigoler car je pense qu'elle passe souvent à côté.
SupprimerMoi aussi,j'aime beaucoup ce post tout en sensibilité.
RépondreSupprimerMerci à Joseph et aussi à Arthur.
Pierre
Merci de vos commentaires à tous les trois !
SupprimerC'est vrai qu'il y a de la sensibilité dans ce post,de la même façon qu'un moment de sexe peut(doit!)l'être!
RépondreSupprimerPierre