Un air de fin

Je n’aurais pas dû y aller. Il était encore temps. Je sortais de la ville quand je l'ai eu au téléphone. Je n’étais qu’à quelques minutes du bureau. Mais je ne renonce pas comme ça. J’ai fait la route pour le retrouver dans ce 12:30-14. Il faisait beau, la vue sur la montagne était aussi belle que d’habitude depuis la fenêtre de sa chambre. Faute de whisky, il m’a proposé un porto pour le rituel. Mais il avait ce rendez-vous à 14. Pourtant j’avais bien confirmé. Mais c'est le propre des personnes qui ne sont jamais sûres de rien...! J’ai toujours fait les choses même si parfois c’était des années plus tard. Mais quand je dis que je viens je viens. Oui parfois j’ai eu aussi du retard. Mais là seulement 10 minutes. Il n’a même rien dit sur le caleçon blanc celui de Pour Romain. Un caleçon Armani. Il n’a même pas regretté le slip immaculé Calvin Klein, celui que je porte d’habitude, celui que je lui réserve et qui sera intact encore dans 20 ans, quand nous seront très vieux et qu’il ne verra plus sa bite. Ce n’est pas très important pour moi car moi je la vois, je la décalotte et je la suce. Mais je l’aimais mieux avant. C’est juste et seulement ça. C’est curieux car il ne prend rien sur les pectoraux contrairement à moi. Ses tétons restent des boutons de guêtres que j’ai dû mal à choper. J’allais dire saisir. Mais aujourd’hui je les chope du bout des dents. Il a pris des cuisses aussi. J’ai l’impression ne pas pouvoir aller assez loin. Je le retourne, je reviens en lui, je suis à fond, il m’a tellement préparé, j’ai cru venir plusieurs fois, je suis terriblement dur, je ne tiendrai pas longtemps, je sens la venir, je l’exprime et c’est bon. Je tombe à côté de lui et il se branle. Je me serre contre lui, c’est l’un de mes instants préférés, mais déjà il se relève, me propose une douche. Je traverse l’enfilade de pièce et de fenêtres, nu, je descends à moitié l’escalier pour un autre soulagement, puis je remonte à la douche. Il m’a préparé une serviette. Dans la chambre il est déjà rhabillé. Je fais de même. Il me raccompagne, ce putain de rendez-vous de 14 heures. Mon bécot sur ses lèvres, un à la prochaine dont le cœur n’y est pas. Dans la rue un voisin me regarde partir. Un vieux curieux pas du genre à se taper des mecs en apparence, mais quand on voit ce qu’on voit sur l’aire pas loin d’ici... Je trace, je serai au bureau dans 30 minutes. Je l’aimais bien.