jeudi 7 avril 2022

Glanes #52 confidences

Je reviens de sidérations successives, la guerre en Ukraine, la nouvelle crise qui se profile, cette campagne électorale, certains aléas de ma vie. J'ai perdu un temps le goût d'écrire, de lire. J'ai surtout écouté, un peu regardé, pas trop.J’ai toujours voté à part une fois où je m’étais trompé sur l’heure de fermeture des bureaux de vote. Et j’ai toujours voté selon mes idées à part pour les deuxièmes tours quand la candidate (et ceci dit quand bien même il s'agissait d'un candidat) de mon cœur avaient été éliminée et que je choisissais une option par défaut. Je m’apprêtais à faire comme d'habitude et comme toute ces dernières années prendre parti de voter minoritaire au premier et par défaut au deuxième.

Puis le choix des administrateurs de la Primaire populaire - à laquelle j'avais participé - lors du renoncement obligé de Christiane Taubira , m'avait passablement agacé. Puis je me suis mis à gamberger avant que l'idée se généralise. L’ancienne gauche dite de gouvernement était déjà au fond du saut (sic) et aller tutoyer Nathalie Arnaud et Philippe Pautou. Yannick Jadot ne tirerait pas son épingle du jeu. Les droites extrêmes et bonapartistes étaient alors dans un mouchoir tandis que Méluche frémissait. Vote utile, vote futile, voire même une forme de vote révolutionnaire ? Offrir au Che sa place au second tour ? Se rallier à son panache exécrable et tenter d'éliminer les droites et au second tour, qu’importe, de toute façon Macron passerait, mais quel débat ! Ma stratégie de deuxième tour serait alors soit de voter blanc, soit de voter Macron de manière à ce que Mélenchon voit son nombre de voix baisser au deuxième tour où qu’il ne progresse pas trop, histoire de préserver ses chevilles qui sinon ne manqueraient pas d’enfler exagérément. Ça semblait assez nul d’en arriver là mais après tout. Cette élection était tellement courue d’avance et le niveau en est si bas…

Oui j'en étais arrivé là et ce billet était prêt. Je n'en actualise que les temps. Puis j'ai vu cette idée se répandre comme trainée de poudre.

Ce matin j'entendais, la voix chaude et posée de Yannick sur Inter, enfin seulement le début, et ses propos sensés (n'en déplaise à d'aucuns). J'ai pensé à l'infidélité que j'allais sûrement lui faire, pour voter pour un autocrate qui avait soutenu Poutine et le Vénézuélien, craché, entre autres, sur la diversité culturelle et linguistique. Oui je t'avoue que j'ai eu un peu honte, mais je me disais aussi que j'avais bien voté Chirac et Macron, au deuxième tour qui plus est, et qu'ils n'étaient pas non plus ma tasse de thé.

Après tout, au point où on en est...

8 commentaires:

  1. Je n'ai pas voté il y a cinq ans, rejetant le non-choix auquel nous étions soumis. Cette année, c'est sans remords que je voterai pour les insoumis, même si son leader traîne une personnalité et des comportements dont il a compris, me semble-t-il, les excès. J'aurais aimé que ce fût Clémentine Autain qui porte les idées de progrès de son parti. Mais je voterai pour ne pas retrouver au deuxième tour une situation inacceptable pour la deuxième fois.

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    1. Et puis la succession du leader Minimo est ouverte en réalité… ouvrant l’avenir de Clémentine (tant que ce n’est pas celle d’Alexis) !

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  2. Supputations. Je pressens la fasciste en tête devant Macron. La manip grossière de Mélenchon (le vote "utile") et de ses adhérents est cousue de fil blanc : elle ne mènera pas Mélenchon au second tour et va laminer la gauche démocratique, ramener Jadot (mon candidat) à peau de chagrin, un gâchis ! Je voterai Jadot, quoi qu'il en soit.

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    1. Une gauche démocratique qui n’a rien fait pour que les français retournent aux urnes ne manque pas d’interpeller. Un coup de pied au cul à cette gauche ne lui fera peut-être pas de mal…

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    2. estèf, ce n'est plus un "coup de pied au cul", c'est une mise à mort. Il y a deux bourreaux.

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    3. Silvano, j’y vois plutôt un suicide.

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  3. Eh bien, mon cher estèf, ce soir les faux-culs de la franche macronnerie pourront, grâce à leur vote utile pour les candidats qui se revendiquent de gauche mais pensent si fort à droite, être dédouanés de leur prochain vote pour le bellâtre éborgneur en se persuadant qu'ainsi ils sauveront la république. Rassurés, ils liront les analyses de l'Obs qui expliquera que Jean Daniel leur aurait donné l'absolution. Amen.

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    1. Cher Celeos, tu pourrais nous faire deux pages d’édito pastiches de JD, allez au boulot !

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