dimanche 1 avril 2018

Glanes #29 passe Pascal

Le dimanche Pascal un premier avril, nous n'avions pas connu ça depuis 1956 et avant cela 1923. Ces deux années furent tourmentées sur le plan climatique, ça a bien commencé aussi pour 2018, il faudrait peut-être étudier la coïncidence de près. Et sinon pour remettre ça il faudra attendre 2029 et 2040. Passionnant. Je n'étais pas né, je serai peut-être mort ou déliquescent.
Il me semble qu'on parle plutôt du corps du Christ que de dépouille.
J'ai énormément de mal avec ce mot dans son usage fréquent mais figuré du corps d'un homme après sa mort. Entendu par exemple sur France info au sujet de la cérémonie de Trèbes, "les dépouilles avaient été placées dans quatre cercueils" et aussi ailleurs pour le gendarme. J'imagine les familles écoutant. Ce mot manque de respect pour les morts et pour les proches. J'ai bien relu la définition du Centre national de ressources textuelles et linguistiques (CNRTL), les références sont au mieux du début du XIXe siècle. "L'idée dominante est celle d'une chose qui couvrait et qui est ôtée", comme la peau de l'ours. Bref, ça me choquera toujours. Peut-être, il y a-t-il une perception très judéo-chrétienne, la dépouille étant ce qui reste quand l'âme s'est envolée. Mais je ne crois pas en Dieu et je ne me laisserai pas dépouiller.

Je ne sais toujours pas ce qu'on fera de mon corps, le jour où. C'est une question bien préoccupante. j'ai du mal à choisir. Finir dans la terre comme mes ancêtres ne m’inquiète guère, mais est-ce bien écologique au rythme où nous consommons et polluons les espaces ? Et où aller ? J'ai bien une petite idée mais il faudrait réduire mes prédécesseurs et cette pensée est difficile. Évidemment, l'incinération semble la solution d'avenir, bien que son bilan carbone ne soit pas neutre non plus. Mais là je me heurte à un autre point sensible que je n'arrive pas à effacer. Mes parents visitèrent un camp de concentration quand j'étais enfant. Ils m'avaient laissé aux bons soins de ma grand-mère. Je collectionnais alors les cartes postales. Ils me ramenèrent trois dépliants d'images. Les deux premiers concernaient la région qu'ils avaient visitée, de beaux villages et paysages, des châteaux. Le troisième était consacré au camp, un action de sensibilisation utile mais je découvris ainsi les camps de la mort et toute cette horreur, mettant mes premières images sur Nuit et brouillard de Jean Ferrat, bien avant de visionner le court métrage éponyme d'Alain Resnais. Au développement de ma conscience politique et sociale, s'associa une incapacité à concevoir l'incinération. Quand j'assiste aujourd'hui à de telles cérémonies, de plus en plus courantes, je ne peux m'empêcher de revoir ces images terrifiantes.

Plus léger. J'ai déjà baisé avec un Pascal. Pas fait l'amour, c'était vraiment de la baise, je l'ai raconté ici, mais comme tous les prénoms ont été changés, je ne vais pas le dévoiler. Ceci dit, Pascal si jamais tu me lisais ici, c'était vraiment une bonne baise.

Je n'aime pas spécialement Pâques, surtout quand le printemps est en retard, j'ai besoin d'être dehors et j'aimerais éviter les réjouissances familiales traditionnelles. Cette année, j'ai pu sécher mais le temps est moyen, j'ai peur de prendre froid.

PS : Merci à André pour cette photo publié cette semaine dans Case des hommes. Le petit détail qui tue m'avait échappé sur le moment.
 

3 commentaires:

  1. Moi aussi , le terme dépouille ne me plait pas. Ça fait pouilleux, abandonné , décharné , bizarre en fait, ce que ce mot renvoie !
    En revanche, Pâques m a toujours plu, beaucoup plus que Noël . Sans doute parce que le lapin et ses œufs ont plus de promesses que la naissance de J?
    Ta photo est terrible , et le détail qui tue me fait froid dans le dos .

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    1. Certaines années Pâques ça passe, mais cette année franchement non, voir le prochain billet...
      Ça fait froid dans le dos, mais l'allusion bien que grossière n'est pas non pertinente...

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    2. (bien que je déteste cette allusion)

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