L'info date un peu, elle m'avait échappé. La première greffe de tête d’homme aurait réussi. C'est moi qui utilise le conditionnel. Sur l'info c'était au présent*. Les journalistes ne prennent pas toujours le recul nécessaire, on le savait déjà.
Je ne conceptualise pas tout à fait car la tête et le corps étaient mort tous les deux. Il s’agissait de tester la capacité à joindre les deux bouts. Refaire les connexions si tu préfères. L’avantage avec deux bouts morts c’est que ça ne saigne pas. Car en vrai ça doit quand même pisser le sang.
En vrai ce devait être testé en décembre dernier avec deux morceaux encore vivants, il s’agissait alors de greffer une bonne tête sur un corps sain en remplacement d’un corps atteint d’une maladie dégénérative.
J'imagine bien qu'on ne va pas s’amuser à faire ça simplement pour changer de torse ou de queue.
Ça me file un sacré frisson, à la hauteur du risque.
Pour ceux qui y voient un sacré problème d'éthique, on oppose les questions identiques qui sont venus lors de la première greffe de cœur.
Mouais.
Je ne me vois pas tenter le truc.
On va vers des trucs bizarres.
Je crois que je finirai par accepter de mourir un jour.
A ce propos, nous finirons par pouvoir mourir dignement. J'ai écouté un bout du téléphone sonne hier (Fin de vie : faut-il vraiment une nouvelle loi ?). De toute façon, n'en déplaise à certains catholiques qui se sont crus soignés par le Président cette semaine, ça a déjà commencé alors autant régulariser et fournir un cadre en béton.
La mort, j'y pense souvent.
Depuis que je suis tout petit.
Sans être hanté, du moins depuis que je ne crois plus en qui tu sais. J'avais 10 ans. Quel soulagement !
J'ai retrouvé ma carte de cantine du lycée. Une feuille de bristol dans une pochette en plastique. L'informatique n'était pas encore ce qu'elle est devenue.
On pouvait personnaliser le verso. J'avais mis quelques photos du pays taiseux et deux ou trois citations...
Comme : "Au bout de mon âge, qu'aurais-je trouvé, vivre est un village, où j'ai mal rêvé..." (Aragon chanté par Ferrat, Au bout de mon âge) et "Mourir, cela n'est rien, mourir la belle affaire, mais vieillir, oh vieillir !" (Brel, Mourir).
Je ne renie pas la première. Sur la deuxième, je serai plus circonspect. Vieillir n'est pas si désagréable dans l'absolu, dans la mesure où la maturité et le parcours de vie m'ont apporté de belles choses. Pourrait-on murir sans vieillir ?
* dans l'article que j'ai lu en premier. D'autres ont été bien plus prudent ou on mis des guillemets.
Un vers de celui dont c'est l'anniversaire de la mort aujourd’hui (par un effet de coïncidence, c'est aussi l'anniversaire de naissance de mon père !): "Où sans vieillir je meurs, je t'aime, ô ma prison...".
RépondreSupprimerLa greffe d'une tête sur un autre corps avait déjà, vieux fantasme, été réalisée au cinéma par Tim Burton dans Mars attaque. L'idée reste assez terrifiante.
Merci le net, je n’ai pas lu Genet, seulement vu quelques pièces et visité l’abbaye de Fontevraud. J’y avais été ému par deux choses, la prison de Jean Genet et l’expo qui lui est consacré et une deuxième. La devineras-tu Celeos ?
SupprimerUne abbaye est toujours un lieu émouvant, mais je te donne ma langue au chat !
RépondreSupprimerAu pied d'un pilier de la nef git le dernier des Raimon.
SupprimerMerci de me l'apprendre, ça m'avait complètement échappé !
RépondreSupprimer