samedi 18 novembre 2017

Le négligé

Ça aurait pu être un date.
J'étais de passage pour deux jours dans cette bourgade de la côte. Je m'étais localisé quelque jours avant. Il m'avait envoyé un petit message sympathique. Pas un ça va ? On avait pris rendez-vous assez vite à condition que je n’arrive pas trop tard. Or, je devais avoir un diner.
Le jour dit, j'ai annulé le diner et j'ai proposé d'avancer le rendez-vous. Il me recevait et n'était pas prêt à ce que j'arrive aussi vite. J'ai dû calmer mes ardeurs. J'avais eu extrêmement froid toute la journée et une douche très chaude m'a bien délassé.
Dehors, il pleuvait, les vagues se fracassaient sur les rochers.
Je venais de recevoir l'adresse, je traversai la ville, tournai un peu avant de me garer. A pied, je repérai les numéros dans la nuit noire, puis son immeuble. Les consignes suivantes étaient tombées. Franchi le sas, la deuxième porte venait de s'ouvrir. L'ascenseur. Deuxième étage en face. Porte entrebâillée. Il m'accueille. J'ai cru qu'il allait me tendre la main. Un joli appartement moderne, grande baie ouverte sur la place, une télévision qu'on aurait pu prendre pour une cheminée contemporaine à alcool. Il s'affale sur le canapé, je le rejoins, on commence à parler, je tends la main, caresses, un corps qui parait fin sous le pull qui l'est tout autant. Des bouches qui se rejoignent. C'est agréable. On s'échauffe légèrement. Il se lève. Viens, on sera mieux dans la chambre.
L’effeuillage, est lent, progressif. Il porte des chaussettes jaunes sur des vêtements sombres. Les chaussettes épaisses de celui qui a facilement froid aux pieds. Je frissonne et l'invite à passer sous sa couette où nous nous retrouvons nus. Il bande bien pour un passif mais son sexe exhale un légère odeur que d'aucuns qualifieraient de mâle. Mais je suis tellement sensible aux odeurs corporelles qu'il ne m'arrive qu'un relent d'urine qui n'a pas encore trop macérée. Heureusement, il mouille d'une humeur dont le fumet masque assez vite le précédent. Mes mains s’aventurent sur ses globes fessiers aux rondeurs tentantes, mais la peau manque de glissant au fur et à mesure que j'approche de la vallée des délices. Je n'ose penser qu'il a eu un peu de courante mais j'y pense quand même. Je pense surtout qu'il aurait pu se doucher. Je reviens sur son sexe, on en restera aux jeux de mains qui ne sont pas si vilains, aux jeux de bouche et de tétons. Je ne suis pas peu fier d'amener un passif à la jouissance éjaculatoire. Et toi ? me dit-il. Je ne croyais pas qu'il viendrait si vite, j'y étais allé peut-être un peu fort et à son tour il m'astiquait assez pour que je le rejoigne sur une jolie distance. Je donne ce détail non pour me vanter de quoi que soit mais parce que je suis toujours étonné de la variabilité des performances spermatiques. Je serai curieux de lire quelque étude en la matière assortie de statistiques sur des échantillons représentatifs.
Je m'allongeai sur lui et nous nous retrouvâmes dans la poisse.
Nous somnolions quand il me proposa de rester pour la nuit. Il avait quelque lecture professionnelle à finir et partit dans le séjour. J'en profitai pour passer aux toilettes qui n'étaient pas étincelantes mais je n'étais pas inspecteur de l'hygiène. Dans la salle d'eau, où j'allai me laver les bains, je me frayai un passage dans une belle pagaille. Le lavabo était entouré de boites de médicaments et de barrettes de gélules entamées. J'écartais un tissu informe, méconnaissable et dégoulinant avant que d'ouvrir le robinet.
Je revins me coucher. Il me rejoins plus tard. Je ne suis pas certain qu'il apprécia la nuit, grognant à maintes reprises quand je me serrai contre lui ou qu'au petit matin je saisis sa virilité à pleine main, ainsi que je l'affectionne quand je dors, ô combien rarement, avec un garçon. Il grogna encore quand je le quittai à l'aube par un baiser dans le cou.
Je passai aux toilettes dont l'odeur et les tâches sous l'abattant m’écœurèrent. A la salle de bain, je notai mentalement le nom du médoc principal. Le net m’indiquerait plus tard qu'il soignait quelques affections gastriques et intestinales. Retourné à l'hôtel, je prenais une bonne douche avant de rejoindre mes collègues pour le petit-déjeuner.
Je croisais les doigts pour la suite mais finalement il n’apparut aucun symptôme particulier. Je lui souhaitais une bonne journée par texto sans qu'il ne réponde.
Ainsi sont les hommes qui reçoivent pour un coup. Il leur manque un peu d'empathie.




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