mardi 7 décembre 2021

Grand millésime

Habituellement je ne porte pas d’habits à inscriptions. Tout au plus un logo de marque le plus discret possible et surtout pas de face sur le cœur. Bien sûr, il est difficile d’échapper aux mentions sur les ceintures des caleçons ou des jeans. Et je suis confit de paradoxes puisque j’accepte plus facilement une mention Kenzo ou Calvin Klein qu’un simple crocodile. Bref il s’est bien marré dans cette grande ville viticole quand, retirant mon pantalon, il a découvert mon slip rouge tamponné de Grand millésime. Je préparais ma venue depuis deux jours, j’avais un choix apparent assez intéressant mais celui qui me branchait le plus c’était ce sexagénaire au beau sourire. Je suis rarement monté au dessus de mon âge. Il y avait eu ce bel homme dans un sauna parisien que j’avais seulement caressé. Lui il était très attirant aussi et dégageait une sensation de non superficialité. Je pris le tram pour vingt bonnes minutes et une petite marche à pied me conduisit dans les faubourgs, où il m’accueillit dans une maison cossue. Je ne fus pas déçu, son sourire était au rendez-vous. J’appréciais sa voix, le grain de sa peau, sa musculature, la texture de ses cheveux. C’était un travailleur du téton. Il me fit hurler, enfin presque ou juste un peu - j’ai une réserve naturelle à crier ma jouissance - bien qu’il m’ait assuré que les voisins n’en entendraient rien. Il m’a pétri de ses mains fortes toutes parties charnues de mon corps, m’a croqué les épaules, m’a baisé la bouche. Il revenait sans cesse sur ma quille et la poussait très loin. Je lui rendais touche pour touche dans ce combat égal. J’ai adoré. J’ai voulu qu’il s’empale sur moi, le sentir aller et venir et à la fin de la fin jouir ensemble, lui m’inondant le torse tandis que j’exultais en lui. Plus tard j’eus froid et il m’ouvrît ses draps pour une longue tendresse. Je rejoignis mon gîte dans la nuit noire, dégustant quelques sucreries d’outre-mer-notre que j’achetai au bout de sa rue. Le fleuve scintillait des lumières de la ville endormie. Je grimpai cinq étages sans ascenseur en grande sérénité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Tes commentaires sont bienvenus. Mais ceci est mon blog et je me réserve la possibilité de supprimer tout commentaire déplacé, inapproprié, hors sujet et/ou signé uvdp, ou encore tout commentaire anonyme ou signé d’un pseudo qui n’en est pas un comme par exemple uvdp. Les commentaires truffés de liens explicites et non interactifs ne seront vraisemblablement pas conservés. Pour insérer un lien, tu peux utiliser la syntaxe décrite ici. Tout autre syntaxe html est utilisable, par exemple pour mettre en italiques (j'adore les italiques) ou en gras.