samedi 15 mai 2021

Le goût amer d'un plan cul (2)

Si tu as raté le début, c'est ici. Je suis arrivé chez Mateo II. Il m'attendait dans le couloir, nu contrairement au scénario prévu.

Il n'a pas cherché à me déshabiller. Très vite il a voulu qu'on rejoigne sa chambre, son lit plus exactement. Les volets étaient fermés mais il laissa la porte ouverte. Néanmoins, j'avais envie de plus de lumière. Pour te voir, lui dis-je. Il ne semblait emballé par la réciproque. Il alluma la lampe de chevet qui diffusa une lueur très discrète, trop à mon goût mais je laissai tomber et me déshabillai.

Je l’ai rejoint dans le lit. À ce stade je trouvais que le moment commençait à perdre de la saveur. Je compris très vite qu’il avait une position favorite et qu’il attendait que je la pratique. Peut-être avais-je été trop intense dans mes préliminaires bituraux, ou était-ce un homme pressé ? Il s’agissait maintenant de le pénétrer ; faute d’accessoire gélifié approprié j’eus envie de le préparer avec la langue. J’ai parlé de son cul magnifique et j’avoue qu’il était de nature à lever mes barrières naturelles. Aucun signe olfactif ne m’empêcha d’approcher le visage et je m’employai sans réserve. C’était sans compter sur une amertume qui m'évoqua une substance médicamenteuse. Je ne saurais rien penser d’autre. Je ne tins pas longtemps. Il fallait que je rince ma bouche. Connement je prétextai une envie pressante de boire et demandai la direction de la salle de bains. Il était surpris. Pourquoi ne lui ai-je pas dit la vérité ? Comment expliquer ce contraste entre l’absence de réserve corporelle et la crainte d’exprimer mon ressenti ?

Je suis revenu moins versé dans l’amer. Bien qu’il ait débandé, je répartis à l’assaut avec son assentiment mais j’oubliai de lubrifier avec ma salive faute de mieux, on se reprit, je lui donnai le plaisir escompté (passé simple pour une action qui ne dura pas dans le passé). Il avait joui, moi non, j’essayai de le motiver à m’accompagner mais je dus me finir assez seul. Aussitôt fait, il avait déjà récupéré et se leva, je n’avais plus qu’à suivre son mouvement. En deux-deux, les volets et la fenêtre étaient ouverts, la couette respirait à l’air de la rue. On s’est retrouvé à la cuisine, lui toujours nu et moi déjà rhabillé, un verre d’eau pour étancher ma soif supposée - j’aurais préféré un café - quelques échanges sur sa coloc et sa vie. Bisexuel amateur de plans en tous genres, trois régulières et un homme de temps en temps. Voilà quelle était sa vie sexuelle. Je descendis pensif les deux étages avant repartir vers le sud où la montagne imposait largement ses cimes immaculées.

 

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