dimanche 26 juillet 2020

Le cycliste

Pendant le confinement, sur mon appli préférée, on s’échangeait juste des nouvelles entre réguliers. J'eus seulement un nouvel ami avec lequel on pensait à l'après et à quelques nuits dans son appartement parisien. J'avais du mal à imaginer que je retournerais à Paris. La visio fonctionnait tellement bien, qu'à quoi bon reprendre un jour ou l'autre ce rythme effréné ? Les contacts se sont multipliés avec le début du déconfinement. On sentait que les gars n'en pouvait plus. La faim tenaillait. Depuis quelque mois, j'avais assez souvent regardé le profil de ce jeune quadragénaire qui arborait quelques beaux portraits. J'avais liké certains d'entre eux mais ce n'avait suscité aucune réaction. Il n'était pas pour moi. Jusqu'au jour où j'ai osé lui envoyé un petit mot. La conversation a commencé jusqu'à une promesse de rencontre et quelques échanges de photos encourageantes.
Je suis passé chez lui une fin d'après-midi après le travail. Il habite à une quinzaine de minutes de chez moi. Le cercle se resserre...
Le portail était ouvert puis s'est refermé une fois que j'eus garé ma voiture dans la cour. Les grandes baies vitrées donnaient sur le jardin des voisins, à une certaine distance, et un grand pré dont la lisière arborée devait côtoyer un ruisseau. Artiste à ses heures, le séjour était peuplé de ses productions. J'en appréciai quelques-unes et j'imaginai aussitôt lui passer commande. Il faudrait que je dessine mon envie. Ou que je lui décrive une autre fois sur l'oreiller.
Je le trouvai bien grand. Il m'offrit un verre d'eau dans ce petit temps d'attente où on glisse quelques mots, et l'on vérifie que ça va le faire.  
J'aime bien commencer sensuellement et passer par un tendre effeuillage, mais notre temps était relativement compté. On s'est déshabillé face à face. Tu vas comprendre ce que je fais comme sport, me dit-il dans un grand sourire en retirant son pantalon. J'ai pensé bêtement au surf mais non il avait des jambes de cycliste dont le bronzage appuyé s'arrêtait au dessus des genoux pour faire place à une clarté joliment sculptée, comme le reste de son corps d'ailleurs, un corps très dessiné mais avec beaucoup de moelleux. J'aimais tout, de haut en bas, et particulièrement ces cuisses puissantes aux fins poils crépus et sombres, et entre les deux un sexe long et massif, qui bientôt mouillait dans ma bouche. Il s’en excusait presque, un peu gêné je pense par le sujet des humeurs, il était d’une propreté irréprochable et s’absenta même un instant pour une crainte de descente intempestive d’une matière peu ragoûtante. C’était attendrissant de regarder se mouvoir ce grand corps attentif à ne pas assombrir nos ébats. Je comprenais sa vigilance car il s’ouvrît si facilement à mes doigts puis à mon érection. Je regrettai de n’avoir pas pris plus de temps aux explorations préliminaires, j’étais déjà en lui par le côté puis de face, saisissant son regard comme sa bouche. Quand nous fûmes arrivés au terme d’une jouissante réciproque, j’aurais aimé le serrer contre moi et le laisser s’appesantir quitte à ce que son sperme colle à ma peau, mais il partît se laver et me proposa une douche que j’acceptai de prendre. Nous échangeâmes quelques paroles mais je savais que son copain ne tarderait pas et je quittai la place avec un bon espoir de revoyure.
J’espérais pourvoir un jour renverser sa posture bien qu’il m’eût assuré qu’il n’était actif qu’avec les plus jeunes que lui,
En tout cas, la faible distance qui nous séparait était prometteuse.


3 commentaires:

  1. ça donne très envie...
    Pierre

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  2. et alors, des suites avec ce "presque voisin"?

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    1. on est en contact, nos emplois du temps ont du mal à trouver les bons moments, mais ça viendra...

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