Une semaine passée de confinement et je vais mieux. Pardon, cela semble très nombriliste alors que des gens sont déjà morts, que d'autres agonisent, que les soignants et les caissières restent au front. Et je te parle de ma petite vie insignifiante. Mais c'est juste un constat factuel en attendant la suite, quand mon soignant favori sera retourné au front et que je serai en seconde ligne.
Ma douleur au ventre s'est atténuée. Visiblement je stresse moins en télétravail que d'aller au bureau tous les jours, alors qu'a priori la pression est la même, voire pire en ce moment. Peut-être est-ce une conjonction de facteurs que je ne sais pas démêler. En même temps, juste avant je venais de prendre considérablement sur moi pour traiter un problème qui me minait depuis des mois avec une explosion en début d'année. Conjonction et compensation de facteurs. Rien n'est simple. Mon échantillon est très faible. Je n'ai pas de témoin. Je risque de conclure ce qui m'arrange. Je devrais demander au professeur Raoult. Ou à Eric Cantona ? En tout cas, je peux attester que la nivaquine est sans danger, j'en ai pris pendant un mois sans effet secondaire. Enfin, je crois, parce qu'à l'époque j'ai bizarrement pu arrêter de me ronger les ongles. Mais j'étais aussi en vacances très loin avec comme seule pression cette nana qui me trouvait trop coincé.
Je suis allé courir une demi-heure. Il fallait bien qu'on soit confiné pour je m'y remette. En fait non, j'avais prévu de m'entrainer pour faire un petit trail qui sera de toute façon annulé. Longtemps, je n'ai pu courir car les pensées qui m'envahissaient me coupaient les pieds sur l'herbe. Pour moi, courir est le sport qui déchaine le plus les pensées déferlantes. Marcher me donne plus de facilité à simplement profiter du paysage. Pédaler, je suis plutôt concentré sur ces chauffeurs qui me font franchement flipper. Trotter, l'osmose avec la bête prend le dessus. Grimper, surtout ne pas oublier de respirer. Mais courir, oh courir, dans un coin où tu ne croises personne... Pour autant, j'ai géré ce qui me traversait l'esprit. Ou plutôt je l'ai regardé de loin, avec circonspection. Par exemple, cette idée que mes affaires ne sont pas tout à fait en ordre et que si je devais être emporté par la vague, je laisserai un vrai bordel. Ces petites notices que je voulais faire sur des tas de trucs, la documentation de tous ces protocoles en place mais qui fonctionnent parfois à la mors-moi le nœud. Ce catalogue illustré de mes objets et souvenirs, histoire de dire d'où ça vient et de leur donner des remords de les balancer par que ça avait du sens pour moi. Non plutôt de leur donner la pleine conscience de ce qu'ils jettent parce que ça ne servait à rien à part envahir mon esprit et ma vie.
En tous cas, ils auront du bois pour le prochain hiver et ce n'est déjà pas si mal.
Et toi, ça va toujours ? Tu as bien noté que personne n'a commenté ici... C'est clair je ne suis pas un auteur à succès. Mais ça me va bien, no t'inquietas.
mardi 24 mars 2020
8 commentaires:
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*Commentons, commentons!!! pourquoi tu demandes pardon d'être en forme? au contraire, il faut le clamer!! ce n'est pas parce que certains vont mal (et je leur souhaite d'aller mieux) qu'il faut se flageller d'aller bien! Au contraire, j'apprécie que depuis hier, à côté du nombre de morts, on indique aussi le nombre de guéris. la pensée positive, on en a aussi besoin, pour supporter le côté sombre.
RépondreSupprimer*Je ne sais pas combien de temps je vais tenir au télétravail. C'est la première fois. j'ai l'impression de travailler plus+. Mais en même temps, je gamberge dans ma tête. combien de temps va-t-on rester? j'ai la chance d'être confiné à deux. mais on a quand même rudement besoin des autres!!
*il faut que je me mette à ecrire des billets réguliers. Mais je repousse. c'est bete, non? il faudrait que j'aille courir autour du paté de maison, une vingtaine de tours, histoire de faire des km, et de ne pas m'éloigner.
*et merci à toi d'écrire! j'adore! tout comme tous ces blogs qui renaissent avec le printemps!
Tu vas devoir tenir un certain temps... courage ! Dépêche toi d’aller courir, ça ne va pas durer. On se retrouve sur ton blog ?
Supprimerécris des billets réguliers mais,surtout,éclates toi à "l'Entre deux eaux"...
RépondreSupprimerPierre
C’est vraiment pas le moment Pierre !
SupprimerJe bosse vraiment beaucoup trop en télétravail, ça me saoule. Je passe surtout beaucoup de temps à procrastiner, et ce qui m'aurait pris une heure au boulot va m'en prendre 3 ici. Un petit café, vider le lave-vaisselle, une chatte sur mon clavier, un bisou du chéri... :DDD
RépondreSupprimerOui mais le plaisir de la procrastination ! Profite ...
SupprimerLe fait d'être "confiné" (qui est très relatif encore pour nous) a cela de bon qu'il permet de ralentir la vie et de se recentrer un peu sur l'essentiel. Je ne plains pas vraiment de pouvoir travailler à la maison puisque j'ai aussi un espace aménagé à cette fin et que je travaille déjà beaucoup à la maison en temps normal. Et profitons ensemble (séparément) de ces espaces de procrastination!
RépondreSupprimerConfiné dans l’immensité des neiges, j’aimerais bien un temps, ça fait si longtemps ici qu’elle n’est pas descendue aussi bas. Mais on nous l’annonce pour bientôt !
SupprimerOui recentrons-nous en cœur...