lundi 23 mars 2015

Il m'a proposé de rester pour la nuit

Je préparais mon dernier voyage à Paris dont je t'ai déjà parlé de la deuxième soirée au sauna. Depuis trois jours déjà j'apparaissais parisien sur le site de mes recherches. J'avais eu droit à quelques visites et commencé à tester quelques contacts dont un beau gosse qui se révélait être un escort. Je n'aime pas cette façon de chauffer sans annoncer la couleur. Je n'ai jamais pratiqué le sexe tarifé et ce n'est pas aujourd'hui que je vais commencer.
J’engageai une conversation épistolaire avec un bel homme. C'était une première pour moi. Chaque message avec une formule introductive, a minima bonjour, une expression finale suivi du prénom. Rien que pour cela j'ai aimé. Très souple, je réponds aussi bien à du langage texto qu'à des missives soignées. Il est dommage qu'une telle conversation puisse paraitre aussi désuète de nos jours. Mais nos agendas ne coïncidaient pas.
Puis il y eut ce joli garçon. J'espère que tu fais la différence avec le bel homme...
Il avait consulté mon profil. J'ai regardé le sien.
Son pseudo était truffautien. Je te laisse imaginer, lhommequiaimaitleshommes, legarsdacote, unhommeasafenetre, le dernierpreso... Pardon, l'homme à sa fenêtre ce ne serait pas du Truffaut ! Rien de cela bien sûr, tu vois bien que sans les accents ça passe mal, je ne vais pas le dévoiler...
Et un long texte de profil qui doit en dérouter plus d'un mais qui m'a touché très directement.
Nous conversâmes une partie du dimanche avant de convenir de se voir le soir même à mon arrivée à Paris.
Dans l'avion, je dégustais un jus de tomate au sel de céleri, avec une petite pensée pour Tto au soleil costaricien.
Le temps de rejoindre l'hôtel, de déposer mes affaires, de penser que je ne n'avais pas vraiment envie de dormir dans cette chambre quelconque, de prendre une douche, et je m'engouffrai dans le métro pour un voyage de quelques stations.
Au pied de l'immeuble, je l'appelai au téléphone. Alors qu'il me dictait le code je n'étais plus qu'à sa voix. Je ne sais pas décrire les voix à part de quelques qualificatifs banals mais je peux te dire que je suis facilement envouté par une belle voix. Ah, cette fois où j'ai décroché le téléphone pour entendre une très grande actrice me parler de son spectacle ! Bonjour c'est Juliette Binoche,... Il m'a fallu arriver à la fin de la bande pour comprendre que c'était un enregistrement. Je n'avais rien retenu du sens, juste bu les paroles comme l'eau d'une fontaine miraculeuse.
J'ai avalé les quatre étages sans ascenseur en veillant à ne pas arriver essoufflé et ne pas risquer de déclencher une bouffée de chaleur humide lorsque nous nous assiérions sur le canapé. J'imaginais en effet que nous allions d'abord nous asseoir sur le canapé. On se fait toujours des films et cette fois-ci, je ne tremblais pas quand il a ouvert la porte...


1 commentaire:

  1. belle entrée en matière! t'as vraiment le chic pour entretenir le suspens!!!

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