samedi 13 septembre 2014

Je tremblais quand il a ouvert sa porte (1)

Ainsi donc, je tremblais de peur en montant ses escaliers. Nous étions en contact depuis plusieurs semaines. Je lui avait envoyé un message sans imaginer de suite. Ma question était simple. C'était un des rares qui se connectait dans ce coin perdu où je venais me retirer de temps en temps pour m'occuper du passé. Je voulais juste savoir s'il y avait des lieux de rencontres. Certes il était très attirant, mais certainement trop pour que je me fasse des illusions.

Mais de fil en aiguille la conversation s'était installée. Il était réellement très désirable, physiquement et intellectuellement. Nous avions convenu de nous rencontrer. Il me recevait chez lui.
Tout cela avait failli capoter. Un grain de sable s'était glissé au dernier moment. Initialement je devais être seul dans la maison familiale, totalement libre de mes mouvements.
Mais un proche avait trouvé sympathique de venir passer le week-end avec moi. L'idée était plaisante pour mon égo mais elle déjouait mes plans. J'arrivais le vendredi assez tard, le rendez-vous avec Steve était prévu en fin de soirée. La veille, j'ai enfin su que le proche n'arriverait que le samedi.

J'étais arrivé tard. Je m'étais installé dans la maison vide. Pour la première fois je me retrouvais seul dans ce lieu que je n'avais jamais aimé, du plus loin que je me souvienne de mon enfance. Comment ne pas penser alors aux absents, à la reine-mère qui avait imprégné les lieux de son potentat, à ma mère qui les avait quittés il y a peu et à mon père qui soignait désormais ailleurs sa tristesse infinie.

Steve devait me prévenir d'un sms de son retour chez lui après une soirée avec des amis. Je m'étais douché et j'attendais dans une atmosphère pesante. J'ai fini par trouver le temps long. Je suis parti et je suis allé me garer sur la place proche de son appartement.

Il habitait dans la même rue que Valentin, mon premier homme, il y a des années, et c'était comme un retour aux sources de mon passage à l'acte.

Enfin le texto est arrivé. J'avais trop attendu et trop pensé pour être complément serein. Voilà que je mettais dans cette soirée, sans doute unique, trop de charge émotionnelle.
C'est pourquoi j'en tremblais dans son escalier alors que j'avais déjà connu ce type de situation, aller vers l'inconnu, a priori excitante.

à suivre...

6 commentaires:

  1. Justement, l'excitation peut faire trembler :)

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  2. Alors je pense que c'est l'occasion d'utiliser l'expression italienne « sentire le farfalle nello stomaco » que Duolingo, qui prétend enseigner les langues, traduit mot à mot : « sentir les papillons dans l'estomac ».
    Si un italianisant me lit je lui serais très reconnaissant de donner son avis.

    Franck

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    1. C'était exactement ça, des papillons ! :)
      Il faudrait que Celeos ou Silvano repassent sur ce billet, je vais essayer de les rameuter...
      Merci Franck pour cette jolie expression en tout cas.

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    2. Tout est dit surles papillons dans l'estomac. En même temps, si les pâtes ont traîné à la cuisine et ont daubé, on peut comprendre qu'elles font l'effet d'une nuée de papillons !

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