Nyctophobie aussi soudaine que passagère

Il y eut un tremblement bruyant du côté du portail. Le chien aboya longtemps. J’allai le chercher et le fit rentrer. Je remontai à l’étage quand j’entendis ce que je crus être un coup sur la porte. Je frissonnai et criai « il y a quelqu’un ? ». Je barrai les volets. J’avais déjà clavé la porte. Plus tard je me rendis compte que le vent s’était levé. Je goûte peu ces soirées où la grande maison devient sinistre, où soudain je n’ose pas sortir dans la nuit. Toutes choses qui ne impressionnent guère habituellement. Comme dans un retour d’enfance, je passai dans les pièces, j’inspectai les recoins, j’ouvris quelque placard où je projetai un coup de frontale. Je n’ai jamais eu peur du noir, en général, car parfois un détail me fait bizarrement basculer dans la frayeur et je rejoins à reculons la pièce où je vais me terrer. Curieuse pratique, comme si le danger ne pouvait venir que d’un seul côté.