mercredi 7 mai 2025
Au nom du père
Habiter son nom et son prénom. A la suite de Vincent Breton, Matoo et Yann Orpheus nous ont livré leurs réflexions et expérience sur le sujet. C'est un thème sensible pour moi qui n'ai jamais habité le premier et déserté le second. Ce nom de famille, j’ai fini par m’y faire mais c’est plus le nom du père, dont j’étais distant, plus proche de la lignée maternelle, que le mien. Et pourtant, enfant hors du cercle familial, et amical, je n’entendais que lui puisque le prénom n’était pas d’usage. Des années plus tard, quand j’ai commencé à travailler, l’effet était toujours le même. J’ai vu arriver avec bonheur l’utilisation du prénom et le renversement entre l’ordre des deux, pratique finalement assez tardive je le signale pour les jeunes lecteurs. Mon nom me fait toujours sursauter par une syllabe très sonore combinée à une plus douce, combinaison qui peut s’avérer incompréhensible surtout quand l’enfant est affublé d’un zézaiement. Le plus étonnant est que les deux syllabes se retrouvent à quelque chose près dans le prénom, inversées, l’ensemble produisant un effet curieux dans quelque sens que tu les prononces. Les parents ne pensent pas assez à cet ensemble, en tous cas les miens se sont ratés, au delà de m’avoir trouvé une fin de série, un de ces prénoms qu’on n’utilisera plus jamais. Avec le reste et mes caractéristiques physiques et intellectuelles peu faciles à porter, j’en déduis que les bonnes fées n’étaient pas majoritaires autour de mon berceau. Heureusement, j'ai par la suite croisé quelques elfes rassurants.
5 commentaires:
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C'est marrant car j'ai depuis longtemps fait l'association prénom+nom comme mon truc absolument unique et singulier, et relié à personne d'autre que moi. Mais je n'avais pas beaucoup de traumas à ce sujet (celui du nom et de l'appartenance, la filiation tout ça), donc ça a sans doute été plus vite à intégrer.
RépondreSupprimerTu m’aides à comprendre un truc. Quand j’étais gamin, comme je l’explique, on n’utilisait que très rarement les deux ensemble sauf pour répondre à la question comment tu t’appelles ? Les instituts et les profs ne nous appelaient que par le nom sauf homonymie. Même les autres élèves sauf quelques potes. Au collège et au lycée, seulement quelques femmes profs utilisaient le prénom. Quand j’ai commencé à bosser c’était pareil, les chefs et les collègues n’utilisaient que le nom, sauf les collègues du quotidien. Et puis l’usage des deux simultanés s’est répandu, et c’est là que j’ai commencé à apprivoiser mon nom, sans doute à cause de cette association unique (ou presque, j’ai découvert plus tard qu’un cousin éloigné avec la même association).
SupprimerLes instits et non instituts…
SupprimerC’est bien triste tout de même tout ça. Je réalise alors la chance que j’ai eu à la loterie du paternel. Heureusement il y a eu des elfes…
RépondreSupprimerOh ce ne fut pas totalement triste non plus, il y eut du partage et quelques connivences… il me fallu simplement accepter d’être le seul à prendre du recul pour passer outre.
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