Je n’ai jamais été confronté à la découverte de la mort. Celle du corps d’un proche ou de qui que ce soit. J’ai vu partir sous mes yeux une personne, mais nous étions en groupe, préparé à l’épreuve. J’ai dû porter la nouvelle à plusieurs reprises mais toujours vers des adultes et dans un contexte d’attente de la nouvelle. Une seule fois, j’ai porté la nouvelle à un enfant, je m’étais proposé pour le faire sans aucune conscience de ce que serait une telle épreuve pour moi-même.
Nous étions deux complètement perdus par la perte accidentelle d’un être qui nous était si cher. C’est moi qui ait trouvé des mots. Oh te dire que c’étaient les mots, je ne crois pas ! Par la suite, l’enfant a grandi, les années ont passées. Le disparu nous manque encore tellement, c’était si terrible et injuste, que mes yeux sont chargés de larmes en écrivant ce billet, mais souvent il nous accompagnons et nous l’évoquons sans en dire un mot. L’idée que j’ai pu ajouter du traumatisme au traumatisme par des mots mal choisis m’a taraudé pendant des années. Et l’âge adulte a ouvert d’autres échanges. Je sais que d’une certaine manière je participe à l’image du père disparu. Et quand il m’envoie un sms en pleine nuit pour partager un sujet qui lui tient à cœur, je suis heureux d’avoir trouvé cette petite place, faute de mieux pour nous tous.
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