The Father, le film de Florian Zeller, m'a profondément troublé. C'est typiquement le genre de film qui me rend impossible la moindre distance avec ma propre vie. Je n'étais pas loin de pleurer comme une madeleine, comme pour Tendres passions qui m'avait faire revivre la fin de Cerise, une situation que j'avais très mal vécu car la personne qui m'accompagnait avait trouvé que le film en faisait des tonnes et en avait beaucoup ri.Au delà de ce que The Father évoque de mes anciens égarés, je m'interroge depuis sur le point de bascule. Nous vivons avec un sentiment aigu de la réalité, ou plutôt de ce que nous croyons être la réalité. C'est d'autant plus fort que l'assurance d'être cartésien et de détenir le bon sens ne nous fait pas défaut, loin de là. Mais soyons lucide, une bonne partie de ce que nous croyons intangible relève des représentations et des perceptions. Je me souviens de ce premier cours de philosophie, où nous avions bien ricané en discourant longuement de cet objet que nous apercevions par la fenêtre et que nous nommions arbre sans aucun conteste. Il s’agissait de nous apprendre l'incertitude et le questionnement. Quand je regarde le miroir et que je me vois si différent d'un moment à l'autre, quand ces sons s'assemblent bizarrement pour constituer des mots incongrus. Quand j'ai cru te voir là et que c'était quelqu'un d'autre, quand on s'est dit ceci et qu'on en a retenu autre chose, oui je me demande si nous ne sommes pas tous en permanence sur l'arête d'une montagne, à trastéger en permanence sur une sente étroite, à rechercher l'équilibre, à tenter d'éviter la chute.
samedi 26 juin 2021
Au delà du réel
The Father, le film de Florian Zeller, m'a profondément troublé. C'est typiquement le genre de film qui me rend impossible la moindre distance avec ma propre vie. Je n'étais pas loin de pleurer comme une madeleine, comme pour Tendres passions qui m'avait faire revivre la fin de Cerise, une situation que j'avais très mal vécu car la personne qui m'accompagnait avait trouvé que le film en faisait des tonnes et en avait beaucoup ri.Au delà de ce que The Father évoque de mes anciens égarés, je m'interroge depuis sur le point de bascule. Nous vivons avec un sentiment aigu de la réalité, ou plutôt de ce que nous croyons être la réalité. C'est d'autant plus fort que l'assurance d'être cartésien et de détenir le bon sens ne nous fait pas défaut, loin de là. Mais soyons lucide, une bonne partie de ce que nous croyons intangible relève des représentations et des perceptions. Je me souviens de ce premier cours de philosophie, où nous avions bien ricané en discourant longuement de cet objet que nous apercevions par la fenêtre et que nous nommions arbre sans aucun conteste. Il s’agissait de nous apprendre l'incertitude et le questionnement. Quand je regarde le miroir et que je me vois si différent d'un moment à l'autre, quand ces sons s'assemblent bizarrement pour constituer des mots incongrus. Quand j'ai cru te voir là et que c'était quelqu'un d'autre, quand on s'est dit ceci et qu'on en a retenu autre chose, oui je me demande si nous ne sommes pas tous en permanence sur l'arête d'une montagne, à trastéger en permanence sur une sente étroite, à rechercher l'équilibre, à tenter d'éviter la chute.
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