Le mec qui regardait

Ces derniers temps, j'ai eu quelques disponibilités et je suis reparti à la recherche de Patric, rencontré il y a plus de 10 ans déjà. Nous avions vraiment accroché mais connement nous n'avions pas échangé nos numéros de téléphone, faisant confiance à la forte probabilité de se recroiser dans ce petit microcosme qui fréquente les lieux obscurs des environs. Mais voilà, comme les crues centennales, un évènement peut se reproduire en séries rapprochées, ... ou pas. L'homme xxx m'avait dit que je pouvais croiser Patric sur le marché d'une bourgade voisine. J'ai essayé un matin de parcourir ce lieu que je ne connaissais pas. Je suis resté bredouille. Sans doute était-il trop tard et aurais-je dû me pointer au lever du jour. Une autre fois, j'ai erré en soirée sur l'aire de notre rencontre unique. Rien non plus. A un moment, je m'approchais d'un gars que je croyais isolé. Bien m'en a pris, un autre était accroupi en train de le sucer. Je me suis fait rabrouer méchamment comme le voyeur que je n'avais pas l'intention d'être. J'ai su que j'avais mis fin à leurs ébats en retrouvant plus tard le suceur. Il avait alors quitté sa voiture pour s'approcher de la mienne et aussitôt repartir. Je discutai avec lui devant le bloc sanitaire, essayant de cerner sa posture. Je regarde, me dit-il à plusieurs reprises. Il était campé sur ses jambes, le regard droit devant, en effet. Je filai vers l'aire suivante. Il débarqua à son tour et me suivit derrière le bloc. Puis repartit aussitôt à sa voiture, après un nouveau je regarde. On en discuta sur le parking. Il finit par me rejoindre encore derrière le bâtiment. Il était habillé d’un teeshirt tombant sur un simple caleçon ample. J’allai toucher son sexe tout en me dégrafant. Il paraissait surpris de l’audace que sa tenue légère me semblait autoriser. Il roulait des billes effarées. Il argua de son métier, des risques de se faire interpeller par la maréchaussée. Il me proposa de le suivre jusqu’au péage suivant et parla d’un petit bois discret juste à côté. Je ne voyais pas mais nous voilà partis, à se suivre sur l’autoroute. Malgré des voitures identiques, j’avais du mal à le coller. Après être passés au péage, son véhicule bondit. Je le perdis de vue et après quelque égarement à le chercher sur les différentes voies possibles, je dus me rendre à l’évidence qu’il m’avait fait dindon d’une farce.