dimanche 10 septembre 2017

Si tu devais changer quelque chose à ton corps, ce serait quoi ?

Je regardais ce nouveau corps. Il me plaisait bien mais je n'arrivais pas à voir si mon visage avait changé. Le torse était comme je l'avais toujours rêvé, comme celui d’Émile,  assez large en V avec des pectoraux dessinés mais peu proéminents. J'en étais tout à cette contemplation de ce torse plaisant quand soudain je soupesai mes bourses. J'en restai interdit...
J'étais un gamin très fin, mince pour certain, maigre pour la reine-mère qui n'espérait tant que de m'engraisser. Longtemps je résistais naturellement à la propension adipeuse de ma famille. A la pré-adolescence, toutefois, je m'enveloppais quelque peu, comme il arrive souvent avant la poussée de croissance qui rétablira l'équilibre. Cet état transitoire ne m'avait pas encore traumatisé quand ma grande sœur adoptive me lâcha un jour "si tu ne fais pas attention, tu deviendras aussi gros que ton père". Je pris peur. Je manquais d'activité physique mais je ne compris pas tout de suite qu'un peu plus de sport m'aurait aidé à façonner ce corps que je commençai à prendre en horreur. Je passais de longs  moments devant la glace. Je rêvais éveillé d'une métamorphose par laquelle tel un papillon un bel adolescent se serait échappé d'une chrysalide qui le desseyait.
A cet époque, je ratais le coche de m'inscrire à l'aviron avec Émile. Au delà de la pratique elle-même qui me tentait beaucoup, le fait qu’Émile m'avait proposé de la partager avait fait beaucoup de bien à mon estime de soi. Mais j'avais déjà commencé une activité plus cérébrale aux mêmes horaires et mon père refusa que je l'abandonne. Je m'en tenais donc avec regret à ce choix initial. Je m'en retirai l'année suivante, à l'entrée en seconde, mais Émile laissa l'aviron pour rejoindre nos autres amis dans un sport collectif de ballon, un de ces sports dont je savais bien qu'il était hors de ma portée.
J'abandonnais toute velléité sportive. Mes goûts me portait vers des activités qui n'était pas encore développées comme aujourd'hui ou qui ne s'étaient pas encore démocratisées, me paraissant inaccessibles ou incompréhensibles pour mes parents et notre classe sociale. J'avais grandi mais l'adolescence confirmait des pectoraux développés, mes seins comme les appelait Émile. J'acceptais les moqueries récurrentes de la part des amis proches, par peur de les perdre, j'avais tant fait d'efforts pour les gagner. Je commençais à veiller à mon alimentation.
Le temps a passé qui gomme les blessures. Ou pas. Celle-ci, Mateo, dont je ne t'ai toujours pas parlé, l'avait un peu réveillée l'année dernière...
Je répondais au questionnaire de Tto, je vais et je vais tout savoir sur toi, et j'en arrive à la question  "Si tu devais changer quelque chose à ton corps, ce serait quoi ?". Je n'ai pas hésité longtemps. J'ai répondu "le torse". J'en rêvais dans la nuit.
A la fin du rêve, je touchais donc mes bourses. Je découvrais alors deux testicules dissymétriques. Celui de gauche, énorme, méplat et irrégulier. A droite une toute petite bille.
On est comme on est, il faut s'y faire...



8 commentaires:

  1. Indirectement, tu nous poses aussi la question. À l'époque où cela aurait encore été possible de le muscler: j'aurais répondu: plus de motivation et persévérance avec les poids et haltères. Aujourd'hui, je me contente de nager et de suivre un cours de yoga plusieurs fois par semaine avec un prof exceptionnel.

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    1. Et même très directement, André. C'est sympa de répondre. On ne s'aperçoit pas toujours qu'il suffit d'un peu de persévérance pour développer la motivation, si j'en crois le nombre de pompes que j'arrive à faire aujourd'hui... Bonne nage !

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  2. J ai suivi tes conseils d ailleurs . Pas encore à 100 pompes d un coup , mais ca progresse!!! Quant à savoir ce que je changerais sur mon corps......oui, j aurais aimé être plus musclé Peutetre , plus carre . Mais je me sens tres bien en fait Comme je suis

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  3. Enfant j'étais obèse, longtemps j'ai été gros, finalement mon corps de quadra est la plus belle chose qui me soit arrivé. Ou alors j'ai fini par accepter mes petits défauts? Il n'est pas parfait ce corps, mais je suis bien dedans, alors rien à changer pour moi.
    (et je ne sais pas combien je fais de pompes au cours de Body Attack, je n'ai jamais compté)

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    1. Oui c'est ça, 40 ans le bel âge pour accepter son corps et le travailler sans regret...

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  4. Réponses
    1. Oui, il reste toujours des fautes, j'ai beau relire il m'en échappe, je vais corriger. Merci !

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