lundi 2 février 2015

Je pensais secrètement à Emile

Depuis que je me pose toutes ces questions sur mon être et ma relation aux hommes, depuis que j'ai enfin commencé à écrire, j'ai fini par comprendre ce qu'avait pu être Émile pour moi.
Je l'ai évoqué à plusieurs reprises et je crois pouvoir dire aujourd’hui que je fus amoureux de lui. sans savoir quel était ce sentiment et surtout qu'il pouvait s’appliquer alors à un être du même sexe.

Je revois Émile enfant, avec mes yeux d'enfants comme je le disais il y a peu, et nos jeux, nos longues conversations - mais de quoi parlait-t-on alors ? - nos gouters, les séries télé qu'on regardait ensemble sur son canapé.

Et plus tard le bel adolescent puis le jeune homme magnifique qu'il était devenu. Émile, et son buste large, ses pectoraux musclés mais très fins et sans proéminence à cette mode du début XIXe [merci Silvano] dont j'ai tant souffert alors, Émile, et son bassin étroit, son petit cul ferme et si tentant quand nous nous baignions nus dans quelque torrent cévenol, Émile et son sexe circoncis auréolé de sa toison châtain.
Émile mon double éblouissant dont je fus le repoussoir, ou du moins c'est comme ainsi qu'il m'utilisait souvent et j'ai pu m'y complaire car c'était une autre façon d'exister.

Je ne parle que de son physique mais il avait tout pour plaire, bon élève, intelligent, un brin branleur, juste ce qu'il faut pour épater sans perdre le fil.

J'avais repris contact il y a quelques années par téléphone et mèl. L'occasion de se voir n'est jamais venue. Tu sais bien qu'on n'attend pas les occasions. La probabilité qu'elles apparaissent sans qu'on les ai provoqué est très faible.

Oui je l’avoue, ces deux dernières années j'ai pensé secrètement à Émile. Sexuellement.
Et si on s'étaient ratés ?
Et si nous pouvions renouer autrement.
Je l'avais aussi cherché sur le réseau social tentaculaire.
Rien.
Mais le réseau s'en est souvenu.
Pense-s'y, chaque fois que tu cherches un ami, la machine mémorise et te le resservira le jour où...
C'était ce matin.
Dans les suggestions d'amis, je vois son nom.
Une photo.
Ah ouais.
Oh putain.
Je sais bien, j'avais eu le même choc avec Valentin.
Je crois bien que c'est lui car il a un nom rare.
Dans ce visage, je vois son père quand nous étions enfants.
Ces yeux, ce sont ceux de sa mère.
C'est con, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir pensé à un truc pas possible, qu'on ne fait pas, comme si j'avais pu être gérontophile en gros.
Et puis lui qui était si soucieux de sa petite personne, maintenant avec ses joues rebondies, il a peut-être du ventre ?
Voilà comme on détruit un mythe.
Nul ne guérit de son enfance.
Faut-il chercher tout se soigner ?
Et tout ce temps perdu, ne se rattrape plus.
Au moins si on se revoit je ne serai pas troublé par mes pensées secrètes.

En principe, la machine implacable va me faire apparaître dans ses suggestions d'ami. Comme j'ai aussi un nom assez rare et que qui m'a connu plus jeune me reconnait toujours [j'aurais au moins pu soigner ça, ma pire peur étant de ressembler à mon père à âge égal], voyons s'il m'envoie sa demande.


PS : j'ai quand même eu une autre frayeur ce matin, mon profil secret apparaissait dans les suggestions d'amis de mon profil officiel. Oups ! Et pourtant je prends d'énormes précautions. En fait, je pense que c'est parce que j'ai déjà fait une recherche avec mon pseudo sur mon profil officiel. J'espère qu'il ne va pas le proposer à mes amis publics. Si quelqu'un a une idée sur le sujet, je suis preneur.

PS2 : tu vois Arthur, c'est quand même rigolo les réseaux sociaux ! 

PS3 : j'ai écrit ce texte ce matin, d'un jet en arrivant au boulot, je relis ce soir, je ne change rien, juste dire que ça n'enlève pas l'envie de le revoir, même si va savoir avec le temps ce qui a pu s'exprimer de sa personnalité. Regarde moi, si peu recommandable. 



2 commentaires:

  1. Ce qui est troublant mon cher, c'est que je partage avec toi cette expérience à ceci près que ceux qui ont suscité un émoi un jour demeurent toujours en mesure de confirmer cet émoi malgré le temps qui passe et qui ne me lasse pas.

    Ces garçons d'occasions manquées, tout le monde a les siens et pourtant chacun dispose d'une histoire si unique avec eux. Moi, je raconterai probablement un jour celle de ce mec qui m'a boulversé cet après-midi là en me remettant ma casquette de branleur bien comme il le voulait. Ah pourtant il était blond, pourtant il n'était pas spécialement sublime ... non, juste beau, charmant et terriblement bandant à telle enseigne qu'il m'a obsédé de nombreuses fois lorsque je me suis adonné aux plaisirs solitaires. Oui ... cette histoire mérite d'être racontée un jour ...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dans le cas d’Émile ou de Valentin, je ne sais dire plus car je ne les ai jamais revu physiquement. Je n'ai que des images figées. Je pense que de les voir en mouvement et retrouver leur voix changerait beaucoup de choses. Car pour les autres, chaque retrouvaille relance effectivement cet émoi...

      Raconte, raconte, cher Tto...

      Supprimer

Tes commentaires sont bienvenus. Mais ceci est mon blog et je me réserve la possibilité de supprimer tout commentaire déplacé, inapproprié, hors sujet et/ou signé uvdp, ou encore tout commentaire anonyme ou signé d’un pseudo qui n’en est pas un comme par exemple uvdp. Les commentaires truffés de liens explicites et non interactifs ne seront vraisemblablement pas conservés.