samedi 13 mai 2017

Hors du temps

J'étais donc revenu chez Jim. Le contact de réservation s'était un peu bizarrement passé. Il devait y avoir des travaux chez lui, il m'avait prévenu au dernier moment. Il a trouvé que je manquais un peu de spontanéité dans ma réaction. En même temps, il me demandait mon avis sur l'intérêt de cet aménagement, comme je n'en voyais aucun, car je trouvais son appartement vraiment très agréable tel qu'il était, que je sentais qu'il était assez attaché à l'idée que ce serait mieux pour ses hôtes, j'ai eu une réticence à lui livrer mon sentiment. Cela s'est senti. Et en même temps (il va falloir s'y habituer pendant 5 ans), j'avais aussi peur que ces travaux perturbent l'idée que je me faisais de ce petit séjour. On a maintenu mon hébergement malgré tout.
Je l'ai trouvé radieux. Les travaux était reportés, il venait de passer la fin de l'après-midi avec l'entrepreneur. Ils avaient tous les deux un peu anticipé sur l'apéro.
Nous avons eu plaisir à nous retrouver. L'apéro s'est poursuivi encore un long moment. Quand nous nous sommes retrouvés seuls, j'ai envisagé d'aller fait un tour et manger dehors, je n'étais qu'un hôte et je n'allais pas m’incruster plus. Il m'a invité à partager son repas. Je suis donc resté. Nous discutions un verre à la main pour moi, lui entre cuisine et son verre également. Vers la fin du repas la connivence était très forte, je n'en étais pas complètement certain mais je le trouvais vraiment gay. C'est lui qui s'est approché un peu plus de moi. Nos tempéraments méditerranéens se sont retrouvés par des gestes amicaux, de petites tapes sur l'épaule, une main qui se pose légèrement sur le côté, qui revient un peu plus tard et qui finit par rester, les regards se pénètrent alors, une émotion apparait, les lèvres se rencontrent une première fois, le baiser renouvelé se fait plus fort et tendre à la fois, on parle alors de la première rencontre, de nos perceptions puis du mot que j'avais laissé. Nous sommes légèrement saouls. On se caresse. Nos vêtements disparaissent lentement. Nous sommes nus sur le parquets dans une danse lente et délicate.
Un peu plus tard, nous rejoignons sa chambre, celle où j'avais déjà dormi seul. Nous faisons l'amour avec tendresse, puis la nuit nous emporte. Au petit matin, je retrouve ce plaisir rare d'un homme à mon côté. Il a le sommeil très lourd, je m'amuse de son corps, de son sexe lourd. Plus tard, je lui porte le café pour l'aider à émerger.
Je pars un peu plus tard que lui, il m'embrasse avant de refermer la porte.
Le soir, nouvel apéro avec l'entrepreneur, puis il nous fait à nouveau à manger. Nous nous endormons très vite, enlacés, après quelques caresses légères, un peu harassés de la nuit précédente et d'une journée chargée.
Le troisième soir, je rentre après ma petite virée en masseur, un ami de passage mange avec nous, les discussions sont sympathiques et animés, je me demande s'il est prévu qu'il reste, mais non il va partir assez tard rejoindre sa banlieue. Nous nous couchons enfin, l'étreinte à nouveau nous transporte. J'ai envie d'être à lui, j'en ai peur aussi vu sa membrure, peur de m'affoler comme j'ai pu le faire déjà entre d'autre bras, mais ce qui nous lie déjà me détend, je sais le recevoir, une émotion intense m'envahit, le sentir sur moi, au plus profond de moi, il me parle, en quelques mots se libère d'un poids personnel qui m'émeut encore plus, je suis au bord des larmes. Le plaisir soudain déferle comme ces orages d'été qui éclaircissent le ciel.



2 commentaires:

  1. C'est très tendre et plein d'émotion...

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    1. Je viens de le relire, cette histoire m'émeut toujours autant... envie de lui encore...

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