Ça aurait pu mal tourner

C'est ce que me dit Romain. Ma belle histoire d'hier. Es-tu allé lire la deuxième partie des commentaires sur le billet de Quentin quand la fille ho pousse son cri (désolé, je j'arrive pas à utiliser lesbienne, je trouve ce mot hideux)  ?
Sur la forme, nos histoires sont très différentes, mais sur le fond ? Faut-il pousser à bout un hétéro ?
Qui plus est dans mon cas, un ami proche, au risque de gâcher ces belles années passées ou à venir. car ensuite, malgré tout, plus rien n'est tout à fait comme avant.
Par exemple, avec Lucien, qui fut mon troisième et m'a finalement déniaisé, notre relation a pas mal changée. Avec Ess aussi (ce sera son pseudo, je n'arrive pas à lui trouver un autre prénom tellement le sien est une évidence), on s'est revu souvent par la suite, j'allais encore dormir chez quand il a traversé un période solitaire, je lui ai même tendu la main, on est resté comme ça sans plus jamais se toucher, des frères vraiment je crois.
En réalité nos relations ont changé dans les deux cas, mais elles sont sans doute plus matures, on sait vraiment ce que nous sommes l'un et l'autre.
Mais c'était risqué quand même. Il aurait pu très mal le prendre. Il aurait pu en souffrir.
Je ne sais pas s'il en a souffert.
N'ai-je pas abusé de lui ?
Abuser n'est pas seulement violer physiquement.
Abuser c'est déjà intellectuellement.
Lucien m'a ouvert un monde, mais j'étais près à ça. Je l'attendais même.
Mais Ess, lui ne l'attendait pas.
Du moins, je ne pense pas.
Malgré notre amitié, que sais-je de sa vie la plus intérieure et de ses fêlures ?
Et même si nous en reparlions, que me dirait-il malgré tout ? Ne me protègerait-il pas de mes propres peurs ? Car il est comme ça Ess avec sa sagesse et son empathie.
Et au fond de lui il m'aime d'amitié.
Alors on reste comme ça avec nos questions, pour la vie encore une fois.