Prêt à porter

Il marche dans la rue à le recherche d'idées. Il aimerait lui offrir un habit. Les vitrines scintillent. Il repère ce qui lui plait pour lui-même. Il reviendra dans quelques jours pour les soldes. Pour le moment, ce qu'il a en stock fera l'affaire pour ces fêtes. Et qui sait, peut-être le père Noël l'habillera-t-il un peu.
C'est une façon de parler car elle est parfaitement horizontale, mais il a remonté la grande rue commerçante sur un trottoir puis l'a descendu sur celui d'en face. Il a vu de belles choses mais entre ce qui est trop ample ou trop près du corps, c'est bien difficile, d'autant qu'en ce moment il aurait du mal à être affirmatif sur une taille. Il y aussi ce qui fait trop jeune, pas ce qui fait vraiment trop jeune, non le reste. Il a du mal avec ce type d'approche. Lui se sent de quasiment tout porter. Il n'a pas l'impression d'avoir vieilli dans sa tête. Il se souvient des mots de sa vieille tante, qu'on ne se sent pas vieux et que soudain devant la glace on se voit tout ridé.
Il pense à ce que mettaient ses propres parents au même âge. Au regard qu'enfant il leur portait. Comme il les trouvait vieux !
Mais elle se sent vieillir. Il ne sait pas comment la rassurer. Il trouve qu'elle anticipe trop. Il lui est arrivé de lui dire, c'est quoi ça ? C'est un truc de Mamie !
Parfois il lui a ramené des fringues qu'elle n'aurait pas acheté mais qu'elle a osé porter.
Il regarde encore pour lui.
Il pense qu'il faut qu'il s'assortisse, il faut faire le tri entre ce qu'il portera seul et le reste.
Il arrive au bout de la rue.
Il laisse tomber les habits.
Il verra demain, ailleurs, dans la petite ville toute proche où il travaille.
Il trouvera bien une autre idée.